Test Huawei Pura 70 Ultra : à ce prix, être le meilleur photophone ne suffit pas !
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1698.99€
Avec le Pura 70 Ultra, Huawei veut démontrer son excellence en photo et son parti pris en design. Mais la marque chinoise veut aussi prouver que l’absence des services Google n’est pas une fatalité, surtout pour l’utilisateur. Est-ce seulement possible ? Réponse dans ce test complet.
Il faut reconnaitre à Huawei une qualité exceptionnelle : sa résilience. La firme continue de créer des smartphones haut de gamme, toujours plus évolué, malgré des conditions extrêmement difficile. De nombreuses entreprises toute aussi emblématiques, ont cessé d’insister bien plus tôt. Nous pensons à Samsung avec Bada et Tizen. Nous pensons à Microsoft avec Windows Phone. Nous pensons à BlackBerry. Nous pensons aussi à Nokia avec Symbian.
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Mais Huawei n’abandonne pas. Huawei continue d’avancer avec, chaque année, des téléphones toujours plus impressionnants, notamment dans le domaine de la photographie. Nous l’avons souligné en 2023 avec notre test complet du P60 Pro, un téléphone qui, s’il avait profité des services Google, aurait largement mérité une note de 4,5. Seulement, pour profiter pleinement du P60 Pro, il faut ne pas avoir de compte Google ou savoir bidouiller avec son téléphone. L’entre deux est impossible.
En 2024, Huawei revient donc avec la gamme Pura 70, laquelle inclut une version Ultra, équivalente du Pro+. Ce smartphone s’appuie sur une proposition technique très qualitative, notamment au niveau photo où il est exceptionnel. Mais, même si la photographie est un argument important pour les utilisateurs, cela suffit-il pour renoncer à une expérience fluide, complète et sereine ? C’est ce que nous vous invitons à découvrir dans ce test complet.
Prix et disponibilité
Le Pura 70 Ultra de Huawei est proposé au prix public conseillé de 1499 euros. C’est 100 euros de plus que la meilleure version du P60 Pro. Une augmentation tarifaire qui place le Pura 70 Ultra en face du Galaxy S24 Ultra, de l’iPhone 15 Pro Max et du Xiaomi 14 Ultra. Le Pura 70 Pro est 200 euros plus cher que le Honor Magic6 Pro. Voilà un positionnement tarifaire qui n’est pas très simple à assumer.
Notez que la gamme Pura 70 compte trois autres modèles moins ambitieux, dont deux sont disponibles en France : le Pura 70 « standard » (999 euros) et le Pura 70 Pro (1199 euros). Le Pura 70 Ultra est commercialisé en France depuis le mois de mai. Il se décline en trois coloris : marron, noir et vert (notre version de test). Il n’existe qu’une seule configuration avec 12 Go de mémoire vive et 512 Go de stockage.
Le Pura 70 Ultra est livré dans une boîte qui ressemble à l’écrin d’un beau bijou. Dans celle-ci, le smartphone est accompagné de quelques accessoires. Un câble USB-C vers USB-C, un chargeur 100 watts hyper pratique (compatible USB-A et USB-C) et une coque de protection assortie avec le coloris du Pura 70 Ultra. C’est désormais rare de voir autant d’accessoires fournis dans la boîte d’un smartphone haut de gamme.
Design
Démarrons ce test avec le design. Le Pura 70 Ultra est le digne successeur du P60 Pro dans ce domaine. Des lignes très marquées pour créer une différence visuelle. Un habillage « art-déco ». La griffe de la marque dorée. Un module photo principal énorme. Huawei veut marquer les esprits avec un style visuel marquant qui, plus encore que le P60 Pro et sa robe coquillage, ne laisse pas indifférent.
Au dos, vous retrouvez tout d’abord une coque en silicone avec finition « faux cuir ». Le graphisme forme des losanges stylisés qui rappelle la couture ou la joaillerie. L’effet est très agréable au toucher. Et aucune trace de doigt n’y reste. Toujours à l’arrière, vous ne pouvez manquer l’énorme module photo composé de trois étages. Premier étage en acier inoxydable brossé où vous retrouvez le flash. Deuxième étage en verre minéral assorti à la couleur de la coque. Troisième étage formé par les trois objectifs photos, cerclés d’acier inoxydable et couverts de verre.
Avec un tel module photo, le Pura 70 Ultra est évidemment bancal. Mais il ne l’est qu’au niveau du coin supérieur opposé au module. Le téléphone reste en revanche bien stable pour écrire un message. Le plus gros des objectifs photo sort de son cerclage pour augmenter la distance entre les lentilles et le capteur. Le mécanisme est piloté par un moteur associé à un détecteur de chute qui va rétracter automatiquement l’objectif photo. Une initiative qui nous rappelle les petits moteurs que vous retrouvez chez Asus, dans les ROG Phone 6D Ultimate et ROG Phone 7 Ultimate, ou encore les Zenfone 6, Zenfone 7 et Zenfone 7 Pro.
Les tranches du smartphone sont protégées par de l’aluminium poli. Elles sont légèrement arrondies et semblent très épaisses. En comparant avec celles du Magic6 Pro, par exemple, celle du Pura 70 Ultra sont plus larges à gauche et à droite. Cependant, la protubérance de l’écran et du dos est plus prononcée chez Honor que chez Huawei. Résultat : l’épaisseur des deux produits est sensiblement la même. Si le Pura 70 Pro dépasse le Magic6 Pro au niveau du module photo, il est plus fin au niveau de la coque. Et les deux modèles pèsent le même poids : 226 grammes. Notez aussi que le Pura 70 Ultra, comme son prédécesseur est certifié IP68.
Pas de surprise sur les tranches du Pura 70 Ultra : les éléments techniques habituels sont présents. Nous notons la présence d’un port infrarouge, mais aussi l’absence d’une seconde sortie de haut-parleur sur la tranche supérieure. Huawei en avait inclus une dans le P60 Pro. En façade, nous avons ici une grande dalle de 6,8 pouces, protégée par un verre minéral durci Kunlun Glass. Une protection supplémentaire antirayure est posée en usine. Un lecteur d’empreinte est caché sous l’écran. Un poinçon pour un capteur selfie est placé au centre de la bordure supérieure, en dessous d’un écouteur quasi invisible.
Ecran
Restons en façade et étudions l’écran de plus près. Cette dalle profite de quelques menus changements par rapport à celle du P60 Pro. Des changements que vous retrouvez aussi dans le Pura 70 Pro. D’abord, la taille est légèrement différente. Huawei a choisi ici un écran de 6,8 pouces, contre 6,67 pouces précédemment. Ce premier changement en entraine un autre : la définition passe de 1220 x 2700 pixels à 1260 x 2844 pixels. La résolution augmente aussi très légèrement, de 44 pixels par pouces à 460 pixels par pouce.
Pour gagner en autonomie, vous pouvez baisser la résolution. Par défaut, le téléphone utilise un mode automatique qui change dynamiquement la définition de l’écran entre la position haute et la position basse. Ces quelques changements n’ont aucun impact sur l’expérience quotidienne, soyons honnêtes. Elle reste excellente, quel que soit l’usage : surf sur le web, streaming de série ou de film, jeu vidéo, etc.
En revanche, un autre changement apporté par Huawei change l’usage : il s’agit de la luminosité. Officiellement, la dalle peut monter à 2500 nits en pointe locale, avec du contenu HDR et en plein soleil, contre 1000 nits avec le P60 Pro. En réalité, la luminosité constatée avec notre sonde n’est pas aussi élevée. Elle atteint, manuellement, le téléphone atteint 613 nits. A titre de comparaison, nous étions monté à 596 nits avec le P60 Pro. C’est donc légèrement mieux.
La colorimétrie du Pura 70 Ultra reste également très bonne. Comme toujours chez Huawei (et Honor), vous retrouvez deux modes d’affichage des couleurs : normales ou vives. Le premier est le plus respectueux des couleurs avec un excellent Delta E moyen à 1,1 seulement une température moyenne des couleurs quasi parfaite à 6519°. Il s’agit de l’une des meilleures dalles pour un smartphone actuellement. Le second mode augmente la température moyenne de la dalle, le blanc devenant bleu. Vous avez une roue chromatique pour corriger ces imperfections.
Pour le reste, le Pura 70 Ultra s’appuie sur les acquis de son prédécesseur. Nous retrouvons donc une dalle AMOLED LTPO capable de monter jusqu’à 120 Hz. Vous avez trois réglages : 60 Hz constant, 120 Hz constant (très gourmand) et dynamique (par défaut). Avec un écran LTPO, ce dernier mode offre la meilleure autonomie, puisque le taux de rafraichissement peut descendre jusqu’à 1 Hz. Enfin, la dalle est compatible HDR. Et le réglage est activé par défaut.
Interface
Contrairement à la version chinoise qui profite de HarmonyOS, la version européenne du Pura 70 Ultra fonctionne sur EMUI 14.2, dernière version de l’interface customisée de Huawei. Elle est basée sur la version open-source d’Android 14. Une interface qui reprend dans l’ensemble tous les codes d’Android. N’ayez donc pas peur d’y perdre vos repères, ce ne sera pas le cas.
La version 14.2 d’EMUI reprend en grande partie toutes les fonctionnalités d’EMUI 13.1 que nous avions testé avec le P60 Pro. Les actions rapides en glissant sur une icône vers le haut. Huawei Assistant pour les interactions vocales. La brochette d’applications de la marque, dont Huawei Santé, GameCenter, Petal Maps, Petal Search, Huawei Wallet, Petal Clip, Optimisation, Huawei Cloud, sans oublier l’AppGallery pour remplacer le Play Store. EMUI propose d’ailleurs plusieurs boutiques, un peu sur le même modèle qu’Apple avec iOS.
Nous y retrouvons aussi de quelques applications partenaires installées par défaut. Bing, Office, Translator et Switfkey de Microsoft, ainsi que Snapchat et Meetime. Deux douzaines applications supplémentaires sont simplement présentes, mais pas téléchargées et installées. En revanche, elles encombrent l’interface. Si cela ne suffisait pas, EMUI est également bourré de publicités, que ce soit dans l’interface ou les applications système (AppGallery, Video, Petal Search, etc.). Et ça, c’est agaçant.
Impossible d’évoquer l’interface du Pura 70 Ultra sans évoquer l’absence de Google. Nous allons évidemment nous attirer les foudres des fans de la marque chinoise. Mais force est de constater que, malgré d’évidents efforts à fournir des solutions pour offrir une expérience similaire, tout n’est pas rose pour autant. Et ce pour plusieurs raisons. D’abord, certaines applications continuent d’utiliser la connexion Google pour identifier l’utilisateur. Ici, cette connexion est indisponible. Ensuite, certaines applications vont avoir besoin de certaines librairies pour fonctionner ou se mettre à jour. Et ici vous ne les avez pas (provoquant des messages d’erreur anxiogènes et des incompatibilité).
Ce n’est pas tout. Comme précédemment, l’AppGallery ne propose pas toutes les applications du Play Store. Mais, au lieu de renvoyer vers APKPure pour les celles qui sont indisponibles, l’AppGallery propose maintenant de télécharger non pas GSpace, mais un store alternatif appelé Aurora Store. A la différence de GSpace, Aurora n’installe pas un Android virtuel, mais propose de les placer directement dans le système, comme l’AppGallery. Seule souci d’Aurora : impossible de connaitre la provenance de la boutique et des applications. Sont-elles fiables ? Sont-elles légitimes ? Rien ne le prouve.
Comme en 2023, Huawei conserve sa politique de mise à jour. A savoir 2 ans pour le système d’exploitation et 3 ans pour les patchs de sécurité. C’est très peu. Trop peu. D’abord parce que le Pura 70 Ultra coûte 1500 euros. Cela représente un investissement qui va perdre trop rapidement en valeur. Ensuite parce que la concurrence directe fait mieux, beaucoup mieux dans ce domaine. Enfin parce que la réglementation européenne imposera en 2025 que les mises à jour soient soutenues pendant 5 ans. Bien sûr, Huawei se défend en affirmant que la réalité surpasse la promesse. Mais le message que cela véhicule n’est clairement pas le bon.
Performances
Passons sous le capot et étudions le moteur de ce Pura 70 Ultra. Contrairement aux deux précédentes générations de porte-étendards (P50 Pro et P60 Pro), le Pura 70 Ultra profite d’un coeur signé HiSilicon. C’est le grand retour des Kirin dans un smartphones Huawei vendu en Europe ! Il s’agit ici d’un Kirin 9010, SoC octo-core gravé en 7 nm et cadencé jusqu’à 2,3 GHz. Il est accompagné ici de 16 Go de RAM. Une configuration très correcte, mais qui n’arrive pas forcément à convaincre dans les benchmarks.
En effet, les scores obtenus par le Pura 70 Ultra sont loin d’être à la hauteur de la concurrence au même prix. Côté CPU, les chiffres sont plus proches d’un Sapdragon 8s Gen 3 ou d’un Snapdragon 8 Gen 2 un peu bridé. Des SoC que vous retrouvez dans des téléphones à moins de 800 euros, comme le Poco F6 Pro de Xiaomi ou le tout récent Honor 200 Pro. Et côté GPU, c’est pire encore avec des résultats proches d’un Snapdragon 7 Gen 3. Nous ne sommes clairement pas à la hauteur d’un téléphone ultra haut de gamme.
A l’usage, ce manque de puissance ne se ressent que dans quelques cas. Le plus évident est le jeu vidéo. Honkai Star Rail, qui se positionne par défaut sur la qualité graphique « haute », subit quelques ralentissements pendant la partie. Et cela gâche un peu l’expérience. Pour retrouver de la fluidité, vous devez sacrifier en qualité d’affichage. Les téléphones subissant ce genre de désagrément à ce niveau de prix sont extrêmement rares. Notez qu’un mode Performances est proposé dans EMUI. Cela améliore la situation, mais cela réduit aussi l’autonomie. On ne peut pas tout avoir.
D’autant que le comportement général du Pura 70 Ultra est sain. L’équilibre entre température, performance et stabilité est excellent. Le SoC chauffe quand il est sollicité bien sûr. Mais cette chaleur est bien dissipée par la chambre à vapeur et le graphène. La température interne monte autour des 45°C. Et la stabilité est excellente, puisqu’elle culmine au-dessus des 99% dans tous nos tests techniques.
Seul petit point négatif : la mise à jour de la connectivité du téléphone. Sans SoC récent et sans accès à certaines technologies occidentales, le Pura 70 Ultra doit se contenter du WiFi 6 dual band, alors que les concurrents proposent du WiFI 6E ou du WiFi 7. De même pour la connexion Bluetooth, coincée en 5.2, alors que vous pouvez retrouver sur cette même gamme de prix, du Bluetooth 5.4, par exemple. Le port USB-C répond à la norme 3.1, comme le P60 Pro et le P50 Pro. Il est compatible DisplayPort, seule vraie nouveauté avec la connexion satellite pour la messagerie.
Batterie
Restons à l’intérieur du smartphone pour étudier la batterie. Huawei a choisi une batterie Lithium Ion de 5200 mAh. Cette capacité représente une hausse de quasiment 400 mAh de plus par rapport au P60 Pro, pour une épaisseur qui ne change pas tant que cela. Le P60 Pro avait lui-même bénéficié d’une belle augmentation de sa batterie : un peu moins de 500 mAh. Huawei continue donc d’intégrer des batteries toujours plus endurante. Et c’est une excellente nouvelle.
C’est d’autant plus une bonne nouvelle qu’elle s’accompagne d’une augmentation considérable de l’autonomie. Si le P60 Pro dépassait les deux jours d’autonomie en usage standard (mail, web, réseau sociaux, streaming, casual gaming, communication), le Pura 70 Pro va beaucoup plus loin en proposant plus de 3 jours d’autonomie. Oui, trois jours. Le benchmark PC Mark dépasse les 21 heures d’utilisation continue. Nous estimons donc que l’autonomie doit se situer entre 3 jours et 3 jours et demi.
Pour les gamers, le Pura 70 Pro offre une bonne autonomie également, puisqu’il propose une autonomie comprise entre 3 heures et 6 heures en fonction de la qualité des graphismes du jeu. Un exemple : vous disposez de 5 heures d’autonomie avec Honkai Star Rail, avec les réglages par défaut. Les émulateurs, moins bien optimisés, se rapprochent plus des 3 heures, notamment les émulateurs gourmands (Dolphin, PCSX2, Citra, Yuzu).
Une fois la batterie déchargée, vous passez par la case recharge. Le Pura 70 Pro est compatible charge filaire, jusqu’à 100 watts, et charge sans fil, jusqu’à 80 watts. Huawei livre avec son smartphone un chargeur filaire de 100 watts bien pratique. Avec ce dernier, vous rechargez le Pura 70 Ultra en 43 minutes. Ce qui est très correct. Voici nos mesures intermédiaires :
- 10 mn : 32 %
- 20 mn : 55 %
- 30 mn : 80 %
- 40 mn : 96 %
Avec un chargeur sans fil, comptez une petite heure. Le téléphone est également compatible charge inversée (avec ou sans fil). Ça peut être très pratique dans quelques occasions. EMUI intègre aussi deux outils pour soigner la batterie : charge intelligente et la charge limitée (entre 70 % et 90 %).
Audio
Passons à l’audio. Dans ce domaine, le Pura 70 Ultra s’appuie presque intégralement sur l’expérience offerte par le P60 Pro. Notamment sa configuration stéréo asymétrique. Elle est peut-être même un peu en retrait. Pourquoi ? Parce que le haut-parleur principal ne bénéficie plus d’une sortie sur la tranche supérieure en plus de la sortie en façade où se trouve l’écouteur téléphonique. Il n’y a plus que cette dernière, avec quelques conséquences.
Le résultat proposé par le Pura 70 Ultra n’est pas mauvais. Il est même bon. Mais pas davantage qu’un téléphone vendu 700 euros moins cher. Les médiums sont très présents et détaillés. Les voix sont nettes. Les basses sont présentes. Et les aigus manquent de finesse. La stéréo est légèrement déséquilibrée, compte tenu de la taille des deux haut-parleurs. La puissance est importante : à 50 %, elle est largement suffisante pour que plusieurs personnes puissent entendre. A 100 %, le volume est très élevé. Le son reste bon, même si des grésillements se font sentir.
La qualité audio varie de très bonne à correcte selon les usages. Oui pour un appel en visio. Oui pour regarder une vidéo sur les réseaux sociaux. Oui pour regarder une série, mais non pour profiter d’un film. Oui pour écouter brièvement un morceau de musique, mais non pour s’immerger dans un album. Pour les films et la musique, rien ne vaut des écouteurs audio.
Dans ce cas, vous profitez d’un outil déjà croisé dans EMUI et MagicOS : Histen, un codec développé par Huawei qui intègre un léger égaliseur et des profils audio pour les principaux types de contenu. Ce codec intègre aussi un mode audio spatial qui apporte un peu de relief à l’expérience audio proposé par certains contenus. Histen n’est pas compatible avec les haut-parleurs intégrés au smartphone : vous devez obligatoirement connecter des écouteurs.
Dernier point sur l’audio : les microphones. Vous n’en avez que deux ici. Un sur la tranche inférieure pour la captation de la voix. Un sur la tranche supérieure pour la réduction de bruit active. C’est bien suffisament pour des appels (audio ou visio). Mais c’est insuffisant pour la captation vidéo. Certains concurrents intègrent un micro au dos de leur téléphone. Huawei se refuse à le faire. C’était déjà le cas en 2023 avec le P60 Pro.
Photo
Terminons ce test avec la photo, un domaine dans lequel Huawei règne sans partage depuis plusieurs années maintenant. Chaque nouveau modèle se hisse en tête des classements des meilleurs photophones. C’était le cas avec le P60 Pro que nous avions comparé à l’iPhone 15 Pro Max dans le cadre d’une vidéo. Et c’est encore le cas du Pura 70 Ultra qui a surclassé son cousin, le Magic6 Pro avec une longueur d’avance confortable. Regardons quelle est la configuration de ce photophone d’exception :
- Principal : capteur 1 pouce de 50 MP, objectif 23 mm ouvrant à f/1.6-4.0 (ouverture variable en 10 étapes), autofocus hybride à détection de phase et laser, stabilisateur optique sensor-shift, optique rétractable
- Panorama : capteur 40 MP, objectif 13 mm ouvrant à f/2.2, autofocus à mesure de contraste
- Téléobjectif : capteur 50 MP, objectif 90 mm ouvrant à f/2.1, autofocus à détection de phase, stabilisateur optique, zoom optique 3,5x, mode macro à partir de 5 cm
- Selfie : Capteur 13 MP, objectif ouvrant à f/2.4, autofocus à mesure de contraste
Le premier changement important concerne le capteur principal. Un capteur plus grand sans réduire la définition. Et surtout un capteur mieux stabilisé au niveau du module, copiant ici la stratégie d’Apple. Le capteur étant plus grand, l’objectif ne peut pas ouvrir aussi large qu’avant, malgré l’arrivée d’une optique rétractable, comme sur les appareils photo compacts.
Le deuxième grand changement concerne le capteur ultra grand-angle. Huawei intègre enfin ici un capteur haute définition, améliorant le détail des panoramas et permettant le pixel-binning pour offrir plus de lumière à un capteur qui en manque souvent. Troisième changement, le capteur selfie a enfin un autofocus. Dernière modification, Huawei a changé le capteur du téléobjectif, permettant un mode macro plus rapproché, mais aussi le stabilisateur. Ce composant n’est plus Sensor Shift, mais plus classique. Il n’y a pas de petites économies. Notez enfin que Huawei annonce l’arrivée d’un mode macro en vidéo.
Quels sont les résultats de cette combinaison ? Ils sont évidemment très bons. Dire le contraire serait mentir. En journée avec le capteur principal, les couleurs sont naturelles, les détails ressortent parfaitement et le piqué est élevé. Que ce soit en photo ou en vidéo. La lumière est très bien gérée et les contre jours sont lumineux. La plage dynamique est très large, permettant de faire ressortir les détails dans les ombres. Le double autofocus, détection de phase et laser, offre comme toujours une grande précision dans la mise au point, même des objets ou des personnes en mouvement.
En soirée, vous n’avez pas besoin du mode nocturne avec le capteur principal. L’ouverture de l’objectif est largement suffisante pour capturer suffisamment de lumière et réaliser une bonne photo. En outre, le Pura 70 Ultra va automatiquement allonger le temps de pause pour s’adapter. Cependant, avec le mode nocturne, la colorimétrie est légèrement plus chaude et les contrastes un peu plus intenses. Selon la situation, l’un ou l’autre peut être plus pertinent.
Le capteur ultra grand angle a été largement amélioré, proposant des photos de bonne qualité en toute circonstance, même en soirée. Il y a enfin des couleurs vraies, des détails et de la netteté. En outre, la gestion des distorsions est excellentes : toutes les lignes sont parfaitement droites. Seul point légèrement négatif, la luminosité est moindre avec ce module qu'avec le capteur principal et les couleurs sont un peu trop appuyées, le HDR étant parfois un peu agressif.
De même avec le téléobjectif : en journée, les résultats sont excellents et un peu moins lumineux en soirée. Comme certains concurrents, ce module monte à 3,5x en optique et 100x en numérique. En journée, nous vous pouvez monter jusqu’à 20x sans craindre une trop grande perte de qualité. En soirée, dépasser les 10x est audacieux. Et évidemment, à partir de 50x, le lissage et le grain sont trop prononcés. Le mode macro est géré par le téléobjectif. Et ses résultats sont bluffants. Se rapprocher est bien plus facile. Et la distance minimum réduite à 5 cm permet de se concentrer sur de tous petits détails.
Les portraits sont gérés par le capteur principal et le téléobjectif. Dans les deux cas, le détourage est précis, les couleurs naturelles et les textures de la peau respectées. Le premier est beaucoup plus lumineux. Et le zoom lossless 2x offre la focale idéale pour réussir des photos bien détourées, avec un bon bokeh en arrière-plan. Le téléobjectif est plus sombre et n’est conseillé qu’en journée. Avec lui, les détails sont moins nombreux et les ombres moins maitrisées.
Le capteur selfie propose lui aussi trois focales. L’intermédiaire offre le meilleur compromis entre largeur de champs et maitrise des distorsions. L’ultra grand-angle n’est vraiment utile et conseillée qu’en groupe, car les distorsions sont importantes et pas toujours bien redressées. Notez que les selfies sont sympas, mais moins impressionnants que les portraits du capteur principal, que ce soit en journée ou en en soirée.
Alors, on achète ?
Difficile de ne pas aimer le Pura 70 Ultra, excellent smartphone dans bien des domaines. Que ce soit son écran, son design (même s’il est clivant), ses capacités photographiques, son autonomie, la maitrise de sa puissance, etc. Le Pura 70 Ultra n’est pas seulement l’un des meilleurs photophones actuellement (sinon le meilleur). C’est globalement un excellent smartphone. D’autant qu’avec Aurora Store, de nombreuses limitations sur les applications ont été levées.
Mais il est difficile de conseiller le Pura 70 Ultra. Notamment à ceux qui ont greffer leur vie numérique à Google. Ce n’est pas tant l’absence de ces services qui dérange. Ce sont les messages, au mieux frustrants et au pire inquiétants, qui s’affichent régulièrement. Une application qui ne s’ouvre pas. Une connexion impossible. Une mise à jour incompatible. Et toujours ce doute quant à la protection des données personnelles.
Il y a trois profils d’utilisateurs qui pourraient trouver leur bonheur avec le Pura 70 Ultra. D’abord ceux qui n’ont aucun lien avec Google. Et donc aucune frustration à ne pas en avoir. Ensuite les photographes experts qui cherchent un appareil photo d’appoint (qui peut éventuellement faire téléphone). Enfin ceux qui cherchent un smartphone secondaire qui prend d’excellentes photos.
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Un smartphone tel que celui avec Android mériterait 4,5 étoiles sur 5. Oui, il y a quelques imperfections. Oui le prix est un peu trop élevé. Mais Huawei fait pratiquement un sans faute sur la photo, l'écran et l'autonomie. Alors, pourquoi ne pas mettre 4,5 étoiles ? Non pas à cause de l'absence du Play Store, mais à cause du manque de garantie sur la comptabilité et la sécurité. Qui nous assure que les données stockées sur un compte Google sont en sécurité avec Aurora Store ? Personne. Qui nous assure qu'une application téléchargée et installée sur le Pura 70 Pro ne sera pas vérolée ? Personne. Qui nous confirme que les fonctions de cette même application seront compatibles avec le système ? Personne. Voilà pourquoi la note du Pura 70 Ultra ne dépassera pas 4.
- La prise en main très qualitative
- Le superbe écran, très lumineux et mieux calibré
- L'expérience photo, la meilleure à date
- La stabilité des performances et l'absence de surchauffe
- L'autonomie très élevée et la bonne autonomie
- Les accessoires livrés avec le produit
- Le prix vraiment très élevé hors promotion
- Les incompatibilités chroniques des applications nécessitant Google
- La présence encombrante des publicités dans l'interface
- La promesse de 2 ans de mise à jour de l'OS, même si c'est plus en réalité
- L'absence de micro dédié à la captation vidéo
- L'absence de sortie audio sur la tranche supérieure pour le haut-parleur secondaire