Test Huawei P60 Pro : un peu plus près des étoiles, si loin du firmament

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Comme un pied de nez doux-amer à l’embargo américain, Huawei lance aujourd’hui le P60 Pro, smartphone haut de gamme vendu 1200 euros dans sa version la moins onéreuse. Profitant d’une fiche technique complète, d’un équipement photo très qualitatif et d’un design art déco dans sa version blanche, le P60 Pro peut-il enfin faire oublier l’absence des GMS grâce aux HMS, l’AppGallery et EMUI ? Réponse dans ce test complet.

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Nous sommes le 15 mai 2019. Donald Trump, président des États-Unis, signe un décret qui interdit aux entreprises américaines de fournir leurs technologies, matérielles ou logicielles, à Huawei et ses filiales. Et cela concerne, entre autres, l’accès aux fameuses briques propriétaires de Google, les GMS. Mais Huawei persiste. La firme tente de jouer la carte de l’alternative à Google. Le Mate 30 Pro est le premier smartphone haut de gamme de Huawei sans GMS.

Lire aussi – Test Motorola Edge 40 Pro : l’un des meilleurs smartphones à moins de 1000 €

Quatre ans après, nous sommes le 9 mai 2023. La situation de Huawei est moins critique, puisque la firme chinoise peut se fournir en composant chez Qualcomm (mais pas en modem 5G) ou chez Intel. Elle peut utiliser le système d’exploitation Windows pour ses PC. Mais il n’y a toujours pas d’accord avec Google. Pourtant, Huawei continue de faire des smartphones. Et des bons. À chaque itération, nous louons les qualités techniques (et photographiques) des Mate et des P.

Mais, malgré tous leurs atouts, les smartphones de Huawei souffrent de l’absence des GMS. Et c’est évidemment encore le cas du tout nouveau P60 Pro, smartphone haut de gamme aussi bien dans le fond que dans la forme. Cela peut-il suffire à faire changer les habitudes des usagers ? Le P60 Pro est-il suffisamment bon pour nous faire oublier Google et les GMS ? C’est ce que nous allons découvrir dans ce test complet.

Prix et disponibilité

Le P60 Pro est proposé à 1199 euros dans sa version la plus économique, avec 8 Go de RAM et 256 Go de stockage. Ce prix est identique à celui du P50 Pro de 2022. Il n’y a donc pas d’inflation appliquée chez Huawei cette année, contrairement à de nombreuses autres marques. À 1199 euros, le P60 Pro se positionne face à plusieurs smartphones haut de gamme que nous avons bien aimés en ce début d’année 2023. Nous pensons notamment au Magic5 Pro de Honor et au X90 Pro de Vivo.

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Cette année, Huawei propose une version plus fournie du P60 Pro. Celle-ci dispose de 12 Go de RAM et 512 Go de stockage. Et elle est commercialisée à 1399 euros. Ce prix facial opus paraît assez élevé, que ce soit vis-à-vis du P60 Pro avec 8 Go de RAM ou de la concurrence. Heureusement, il reste moins cher qu’un iPhone 14 Pro Max…

Le P60 Pro est commercialisé à partir du 22 mai (les précommandes démarrent le 9 mai). Vous pouvez le trouver sur la boutique officielle de Huawei, chez Amazon et même chez un opérateur : SFR. Notez qu’une offre « early bird » est organisée entre le 9 mai et le 30 juin qui permet de baisser le prix du P60 Pro de 200 euros. Soit la version 12+512 Go au prix de la version 8+256 Go. Et surtout, cela ramène le prix de la version 8+256 Go sous la barre des 1000 euros.

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Dans la boîte, le smartphone est accompagné de plusieurs accessoires. Une coque en plastique souple et transparente, pour protéger le téléphone dès la sortie de la boîte. Un câble USB-A vers USB-C. Et un chargeur délivrant une puissance adaptée à celle que le téléphone accepte. Ce chargeur est équipé de deux ports : un USB-A et un USB-C. C’est un accessoire extrêmement pratique pour charger un téléphone, ou un ordinateur portable. Et même les deux en même temps…

Test vidéo complet du Huawei P60 Pro :

Huawei P60 Pro : Test Complet

Design

Entrons maintenant dans le vif du sujet avec le design. Un design qui est dans la continuité de ce que Huawei a initié avec le Nova 10 et que vous retrouvez avec le Nova 11. Le P60 Pro s’éloigne donc du design du Nova 9 et de la série P50 avec leurs modules photo en double cercle. Et c’est tant mieux, puisque Honor, ancienne filiale de Huawei, s’appuie justement sur ce design pour ces modèles milieu de gamme. Cela permet donc d’accentuer la séparation entre les deux marques (laquelle n’est toujours pas très évidente entre les Mate et les Magic).

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Le module photo est donc rectangulaire et vertical, avec un objectif circulaire qui dépasse sur les côtés. En haut et en bas de cet objectif central, vous retrouvez deux autres modules photo. Nous reparlerons de tous ces éléments dans la partie de ce test qui leur est dédié. Sur ce module, vous pouvez voir également un flash dual LED true tone et la mention X-Mage qui remplace la griffe de l’opticien allemand Leica.

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À l’arrière, vous retrouvez aussi une coque incurvée sur les quatre côtés. Les dimensions du téléphone permettent une utilisation aisée à une main. Impression accentuée par le poids de 200 grammes seulement. Le P60 Pro se décline en deux finitions. D’abord, une coque gris anthracite mate en verre minéral que vous découvrez dans ce test. Ensuite, une coque crème appelée « Rococo Pearl » qui rappelle la structure d’une perle. La coque est produite à la main avec des matériaux naturels, selon Huawei. Ainsi, chaque modèle de P60 Pro Rococo Pearl est unique. Comme le P50 Pro et le P50 Pocket, le P60 Pro se veut donc être aussi un objet beau à regarder. Et c’est vrai. Notez qu’aucune des deux finitions ne retient les traces de doigt. Le téléphone reste donc propre.

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Sur les tranches, vous retrouvez les éléments habituels : contrôle du volume et bouton de mise en marche à gauche ; port USB, micro principal et tiroir de SIM en bas ; émetteur infrarouge et micro secondaire en haut. Comme sur le P50 Pro, vous retrouvez sur les tranches du haut et du bas un haut-parleur. Nous en reparlerons dans la partie dédiée au son. Le châssis du téléphone est en métal, bien évidemment. L’ensemble profite d’une certification IP68. Le contrôle du volume est très légèrement trop haut, mais ce n’est pas pénalisant.

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À l’avant, vous retrouvez un grand écran tactile dont les quatre bords sont incurvés. C’est une grande tendance sur le haut de gamme, puisque nous retrouvons cette même caractéristique chez Honor, Vivo ou encore Motorola, par exemple. La courbure sur les tranches latérales n’est pas très marquée et ne gène pas le visionnage des contenus multimédias. Un poinçon est centré sur la bordure supérieure. Un lecteur d’empreinte est placé dans la partie basse. Enfin, du verre minéral Kunlun protège l’ensemble. Pas de Gorilla Glass chez Huawei !

Écran

Restons en façade et observons plus en détail l’écran. La dalle du P60 Pro est très légèrement plus grande que celle du P50 Pro : 6,67 pouces contre 6,6 pouces. La différence ne se ressent pas, ni à l’oeil ni en main. La nature de cet écran est X-True OLED (comprenez qu’il s’agit d’une variante de l’OLED), avec ses contrastes infinis, avec la compatibilité HDR10+, et sa consommation réduite.

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Comme son prédécesseur, le P60 Pro profite d’une définition légèrement moins élevée que le Quad HD+. Elle est même un peu en dessous de celle du P50 Pro. La dalle affiche au maximum 1220 pixels en largeur et 2700 pixels en hauteur. La résolution atteint 441 pixels par pouce. Nous sommes donc dans la bonne moyenne du marché, avec une lisibilité idéale dans la très grande majorité des situations.

Notez que vous pouvez réduire la définition (et donc la résolution) pour baisser sa consommation d’énergie. Vous affichez alors 854 x 1890 pixels. La résolution passe alors sous la barre des 400 pixels. Cela reste bon, même si du grain peut parfois apparaitre. Par défaut, vous profitez d’un réglage « automatique » qui passe d’une définition à l’autre selon les situations.

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L’écran peut afficher les échantillons colorimétriques sRGB et DCI-P3. Il dispose de deux profils :  couleurs normales ou couleurs vives. Le premier est le plus respectueux des couleurs avec un Delta E très correct de 2,3, même si nous attendions un peu mieux. La température des moyennes des couleurs en revanche est idéale, à 6484° (le blanc parfait se situant à 6500°).

La luminosité manuelle maximale est de 596 nits. En mode automatique, le P60 Pro dépasse les 1000 nits quand le téléphone est sous le soleil, comme de nombreux concurrents. Le second profil est moins respectueux des couleurs et il n’est pas plus lumineux pour autant. Nous vous conseillons de rester en mode normal qui est réglé par défaut. Notez enfin qu’une roue chromatique vous permet de régler la température de la dalle selon vos gouts.

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Comme le P50 Pro, le P60 Pro est compatible 120 Hz, pour une fluidité d’image maximale. Par défaut, le téléphone est réglé sur automatique. Mais vous pouvez ici aussi choisir de fixer ce taux à 60 Hz ou 120 Hz. Contrairement au P50 Pro, le P60 Pro profite d’une dalle LTPO, permettant de faire varier le taux de rafraichissement très bas pour économiser encore plus d’énergie selon les situations. Huawei nous a confirmé que l’écran peut atteindre 1 Hz sur des images fixes. L’arrivée du LTPO est ici une très bonne nouvelle.

Interface

Passons au sujet qui fâche : l’interface. Le P60 Pro fonctionne évidemment sur EMUI, ici en version 13.1. Comme vous le savez, EMUI (comme Harmony OS) est basé sur la version open source d’Android (ici en version 12, information confirmée par AIDA64). Il n’y a donc pas les briques logicielles propriétaires de Google. Les fameux GMS (acronyme de Google Mobile Services). Il n’y a pas non plus les applications de Google : Gmail, Google Maps, Google Search, Chrome, Google Photos, etc.

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Il faut distinguer deux problèmes avec cette situation compliquée. D’un côté l’absence des applications Google. De l’autre, l’absence des GMS. Le premier problème peut facilement être contourné. D’abord, vous avez accès à des équivalents très crédibles : Petal Search, Petal Maps, Petal Mail, ou encore l’AppGallery qui dispose de nombreuses applications (et pour les autres, vous avez APK Pure). Pour d’autres, vous avez la possibilité de connecter votre compte Google pour rapatrier vos informations. Nous pensons notamment à Gmail. Enfin, pour les derniers, vous pouvez passer par l’application web en utilisant le navigateur web du téléphone.

Nous ne pouvons pas être entièrement complets sans parler de Gspace qui permet d’installer un environnement Android virtuel compatible GMS sur le P60 Pro. Grâce à ce dernier, vous pouvez utiliser votre compte Google pour utiliser les applications de la firme de Mountain View. Et l’installer est ultra simple : Gspace est accessible dans l’AppGallery. Au lancement, vous entrez vos identifiants et cela se propage partout. Au final, il est plutôt facile d’utiliser un P60 Pro même en étant fortement lié à Google.

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Le second problème est déjà plus cocasse. Et il n’est pas toujours contournable, même avec Gspace. En effet, les GMS permettent l’authentification sécurisée de certaines applications. Nous ne parlons pas simplement du bouton « Connexion avec Google » que vous retrouvez par exemple dans Genshin Impact. Nous parlons de petits protocoles cachés qui utilisent la version « officielle » de Chrome (et non celle installée par Gspace). Avec Octopath Traveler, nous avons eu un message d’erreur inquiétant. Vous pouvez voir la capture d’écran ci-dessous. Et cela, Gspace ne peut le contourner.

Heureusement, la très grande majorité des applications que nous avons installées sur le P60 Pro avec l’AppGallery, Gspace ou APKPure fonctionnent. Que ce soit Netflix, Apple Music, Prime Video et bien d’autres. Certains d’entre vous pourraient ne jamais connaitre un blocage. Mais d’autres pourraient en connaitre. Et il suffit d’un seul blocage, d’une seule erreur, pour ruiner l’expérience.

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Genshin Impact n'est pas présent sur l'AppGallery, mais il est facile de passer par APKPure pour l'installer

Et pourtant, l’expérience d’EMUI est extrêmement riche avec de nombreuses applications préinstallées, des interactions intelligentes (mention spéciale pour les icônes qui deviennent des widgets) et beaucoup de paramètres pour personnaliser l’interface. Elle peut-être même un peu trop riche tant le nombre de logiciels installés par défaut est grand, incluant des partenaires commerciaux (Microsoft, Snapchat et TikTok). Vous retrouvez également, comme chez Xiaomi, quelques publicités sous la forme d’icônes sur lesquelles vous pouvez cliquer. Nous considérons cela comme malvenu dans un téléphone à plus de 1000 euros.

Dernier point sur l’interface, le P60 Pro profite de deux ans de mise à jour du système d’exploitation. À une époque où nous gardons de plus en plus longtemps nos smartphones, deux ans de mise à jour sont une durée trop faible. Google, Oppo, Xiaomi, Samsung et même Motorola ont augmenté leur durée de support des mises à jour. C’est une fois encore un point négatif.

Performances

Abordons maintenant un autre sujet un peu critique : la puissance. En effet, suite aux problèmes liés à l’embargo américain, les smartphones Huawei n’ont pas accès aux dernières générations de composants de Qualcomm. Et ils n’ont pas de modem 5G. Nous sommes donc face à un Snapdragon 8+ Gen 1 avec 8 ou 12 Go de RAM. Il s’agit donc d’une plate-forme que vous retrouviez dans les smartphones haut de gamme du second semestre de 2022. Cependant, dans les deux cas, ce désavantage n’en est pratiquement jamais un à l’usage. Et nous allons vous expliquer pourquoi.

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Pour cela, regardons les scores obtenus par le téléphone avec les benchmarks que nous avons l’habitude d’utiliser. Tous les scores obtenus par le P60 Pro montrent des performances proches de celles de téléphones tels que le Edge 30 Ultra de Motorola ou le Xiaomi 12T Pro. Par exemple, le score AnTuTu passe au-dessus du million de points. Ce n’est qu’un indicateur, bien sûr. Notez que notre unité de test est équipée de 8 Go de RAM. Donc, ceux qui craqueront pour la version 12 Go devraient donc profiter de meilleures performances encore.

Les chiffres nous confirment donc que le smartphone offre une puissance comparable à des téléphones sortis en 2022 et restés en 2023 de très bons modèles. Cela veut dire que la plate-forme intégrée ici est largement suffisante pour tous les usages d’aujourd’hui et de demain. Oui, cela veut dire que le P60 Pro ne vous suivra pas aussi longtemps qu’un modèle lancé en 2023. Et c’est un point négatif qui s’ajoute à celui des mises à jour. Mais il ne sera impactant que bien plus tard.

En revanche, les chiffres nous confirment aussi que le smartphone a tendance à chauffer quand il est sollicité. Nous l’avons ressenti dans les benchmarks, mais également dans un usage standard : la photographie. Le téléphone est monté en température. Cela engendre naturellement quelques petites baisses de performances, de l’ordre de 55 à 60 %, mais aussi une gêne au niveau de la main placée à côté du capteur selfie). Cela impacte les joueurs exigeants. La gestion maladroite de la température est un défaut chronique du Snapdragon 8+ Gen 1 qui a été corrigé avec le Snapdragon 8 Gen 2. C’est le seul cas où nous regrettons son absence.

Concernant enfin la 5G, les usages d’aujourd’hui ne nécessitent pas forcément une telle connectivité. Oui, dans un proche futur, ce sera le cas. Mais une connexion 4G+ comme celle proposée avec le P60 Pro est parfaite au quotidien. Mail. Réseaux sociaux. Streaming audio ou vidéo. Appel en Visio. Jeu vidéo. Surf sur le web. Jamais nous n’avons été gênés par l’absence de 5G.

Batterie

Pour subvenir aux besoins des utilisateurs, Huawei a choisi d’intégrer une batterie de 4815 mAh dans le P60 Pro. Cette capacité est assez proche de celle du Vivo X90 Pro et du Xiaomi 13 Pro, par exemple. Si nous pourrions être déçus de ne pas retrouver un accumulateur de 5000 mAh dans ce téléphone haut de gamme, comme le propose Honor avec le Magic5 Pro, par exemple, tempérons ce sentiment par une constatation : le P60 Pro profite d’une plus grosse batterie en comparaison du P50 Pro et du Mate 50 Pro. La différence est de 455 mAh avec le premier 115 mAh avec le second. Ce n’est donc pas anodin.

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Cette capacité offre un peu plus de deux jours d’autonomie en usage standard (web, réseaux sociaux, messagerie, streaming audio et vidéo, casual gaming, mail, etc.) au P60 Pro. Ce qui est dans la moyenne du marché haut de gamme. Ce n’est excellent, mais cela reste une performance correcte. Et c’est mieux que le P50 Pro qui était légèrement décevant dans ce domaine. En effet, il frôlait les 2 jours en usage standard, soit un léger recul vis-à-vis du P30 Pro et du P40 Pro.

Pour les gros joueurs et les fans de rétro gaming, le P60 Pro est une plate-forme qui ne démérite pas. Le smartphone offre entre 3 heures 30 et 5 heures 30 de jeu, en fonction de la qualité des graphismes du jeu. Genshin Impact s’approchera davantage des 5 heures avec les graphismes par défaut. Un émulateur comme Dolphin tendra plus vers les 3 heures 30, car l’application est moins bien optimisée et privilégie la fluidité.

Pour la recharge, Huawei a doté son smartphone de la charge rapide avec ou sans fil. Dans le premier cas, le téléphone accepte une puissance pouvant monter jusqu’à 88 watts. Et dans le second cas, la puissance maximale atteint 50 watts. Si le P60 Pro n’est pas le plus rapide, ni dans un cas ni dans l’autre, l’expérience reste globalement bonne. Si vous utilisez le chargeur et le câble USB fourni dans la boîte, vous pouvez recharger le smartphone de 0 % à 100 % (départ téléphone éteint) en moins de 40 minutes. Nous avons mesuré très exactement 38 minutes. Et si vous n’avez que 10 minutes devant vous, la batterie se recharge jusqu’à 50 %.

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Pour soigner la batterie, EMUI intègre quelques fonctions intéressantes. Il y a d’abord la charge intelligente qui va programmer la charge des 20 derniers pour-cent afin d’éviter les surcharges. Il y a ensuite la charge personnalisée qui permet de choisir le niveau de charge maximale : 70, 80 ou 90 %. Vous avez également un indicateur qui informe l’utilisateur de la capacité de charge maximale (et donc de l’usure). Il manque encore la charge lente, pour ceux qui préfèrent brancher systématiquement leur téléphone la nuit et ne pas stresser les cellules d’énergie quand c’est possible.

Audio

Abordons maintenant la partie audio. Le P60 Pro profite des améliorations apportées par Huawei au P50 Pro. Notamment au niveau des haut-parleurs. Comme nous l’avons remarqué dans la partie design de ce test, vous retrouvez sur les tranches du haut et du bas deux haut-parleurs quasi symétriques qui offrent une expérience stéréo plutôt qualitative. Celui de la tranche du haut est légèrement plus petit, mais il bénéficie d’une double sortie : sur la tranche et en façade. Une configuration assez classique.

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Ainsi, quand vous tenez horizontalement le téléphone (avec le capteur selfie à gauche), les basses sont plus rondes à droite. Et à gauche, les médiums et les aigus sont plus présents. Le son reste bon quand vous montez le volume sonore au-dessus des 50 %. Et l’expérience est qualitative pour regarder des séries ou un film en streaming, voire jouer à un jeu. Rien ne remplacera cependant un bon casque audio, notamment filaire, pour les hardcore gamers et les mélomanes. Voire sans fil, puisque le smartphone est compatible Bluetooth 5.2, avec cette habituelle petite latence désagréable.

Côté paramètres, le P60 Pro est assez classique. Le smartphone offre quelques options intéressantes, notamment les effets Histen, technologie propriétaire de Huawei proposant plusieurs profils audio : haute fidélité, standard (pour économiser de la batterie) et 3D si vos contenus sont compatibles. Par défaut, le P60 Pro bascule automatiquement d’un mode à l’autre, pour combiner confort et autonomie. Histen ne propose aucun profil lié au type de contenus (film, musique, ciné) ou à l’environnement sonore (transport, rue, etc.), contrairement à Dolby par exemple. Il n’y a pas non plus d’égaliseur pour ajuster finement le profil audio. Nous aimerions bien que cela arrive prochainement dans EMUI.

Finissons avec un léger point négatif. Lors de la présentation du module photo, nous avons parlé des objectifs qui y sont présents. En revanche, nous avons éludé les éléments qui y manquent. Notamment du microphone dédié à la captation vidéo. Une grande partie des smartphones haut de gamme proposent cet équipement qui améliore sensiblement la qualité du son dans les vidéos. C’est un élément qui nous parait maintenant essentiel dans un téléphone à plus de 1000 euros. Nous espérons que Huawei l’inclura dans ses futurs smartphones premium.

Photo

Finissons ce test avec ma photographie. Et c’est un point extrêmement positif. Peut-être le point le plus positif de ce test, tant la qualité des photographies produites est élevée. Et ce n’est pas que nous qui l’affirmons : le P60 Pro est le nouveau roi de la photo selon DxO Mark chez qui le téléphone a obtenu le score de 156 points, passant au-dessus du Find X6 Pro d’Oppo et prenant la tête du classement. Ce sont trois points qui séparent le 1er et le 2e. C’est une très belle performance.

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Avant de vous révéler nos impressions, passons en revue la configuration du téléphone :

  • Principal : définition 48 mégapixels, objectif équivalent 25 mm ouvrant à f/1.4-f/4.0, autofocus à détection de phase, autofocus laser, stabilisateur optique
  • Grand angle : définition 13 mégapixels, objectif équivalent 13 mm ouvrant à f/2.2, autofocus à détection de phase, angle de vue 120°
  • Téléobjectif : définition 48 mégapixels, objectif équivalent 90 mm ouvrant à f/2.1, autofocus à détection de phase, stabilisateur optique type sensor-shift, zoom optique 3,5x (et numérique 100x)
  • Selfie : définition 13 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.4

Avant de présenter le résultat de nos tests, voici quelques remarques qui ne figurent pas dans cette liste de spécifications techniques. D’abord, tous les capteurs, sauf le selfie, sont RYYB. Grâce à un jeu de filtre chromatique, chaque pixel reçoit ainsi la lumière que d’une seule couleur. Un est rouge, un autre est bleu et les deux derniers sont jaunes (au contraire des capteurs RGGB, avec un rouge, un bleu et deux verts). Huawei utilise des capteurs RYYB depuis le P30 Pro. Mais c’est la première fois que les trois capteurs dorsaux répondent à cette caractéristique.

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Deuxième remarque, le P60 Pro reprend l’obturateur mécanique du Mate 50 Pro. Cet obturateur offre une ouverture variable qui va de f/1.4 à f/4.0, qui permet de contrôler la profondeur de mise au point. Il s’agit aussi d’un élément qui peut contrôler la quantité de lumière reçue par le capteur. L’obturateur dispose de 10 positions différentes qu’il est possible de choisir manuellement dans le mode Pro. Troisième remarque, le téléobjectif est toujours périscopique, mais il ouvre beaucoup plus grand que celui du Mate 50 Pro. En outre, il est équipé de lentilles amovibles qui permettent de faire une mise au point rapproché. Et donc de faire des macros avec le téléobjectif. Et ça, c’est vraiment cool !

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Vous remarquerez que le module selfie et le module ultra grand-angle ne changent pas par rapport au Mate 50 Pro. Ils avaient déjà été hérités du P50 Pro. Enfin, vous pouvez constater l’abandon du capteur 40 mégapixels noir et blanc qui servait à la balance des blancs et à l’amélioration de la lumière dans les photos. Huawei estime que ce composant n’est plus nécessaire grâce au nouveau capteur principal.

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Après la théorie, passons à la pratique. Avec une première remarque générale : ce téléphone réalise pratiquement toujours d’excellentes photos. Il y a du contraste. Il y a de belles couleurs (parfois un peu trop prononcées). Il y a des détails. Beaucoup de détails. Il y a également une belle maitrise de la lumière, même en contre-jour. Mais ce qui choque en premier lieu, c’est le piqué. La netteté des photos est incroyable. Et la prise de vue est extrêmement rapide avec le capteur principal, grâce à l’utilisation de deux autofocus.

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Le deuxième choc vient en soirée où les clichés produits par le capteur principal sont excellents, avec ou sans le mode « cliché nocturne ». Grâce à la grande ouverture de l’objectif, vous captez suffisamment de lumière pour avoir de nombreux détails sans avoir à attendre les 3 secondes de pause d’un mode nuit (et nous savons combien c’est long 3 secondes d’immobilité). Le mode cliché nocturne n’est toutefois pas inutile : dans certains cas, il servira à tempérer l’afflux de lumière en provenance des lampadaires et des néons.

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L’ouverture variable de l’obturateur permet de jouer très facilement avec la profondeur, permettant de choisir finement l’élément prédominant. Généralement, le P60 Pro fera de bons choix. Mais il ne vous empêchera pas d’être créatif. D’autant que le nombre de modes différents est élevé. Cette remarque est valable aussi bien pour le capteur principal que le téléobjectif.

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Pour les portraits, vous avez le choix entre le capteur principal et le capteur téléobjectif. Nous avons clairement une préférence pour le premier. Et plus particulièrement pour le zoom numérique 2x, offrant une distance focale idéale pour cet exercice. Deux remarques importantes ici. D’abord, le bokeh n’est pas activé par défaut : il faut d’abord choisir son style de bokeh avant la photo, parce qu’il n’est pas possible de l’appliquer a posteriori. Ensuite, le téléobjectif est plus pertinent la journée que la nuit où il va perdre en précision. Côté selfie, les résultats sont également bons, notamment en journée (en soirée, cela perd même si nous pouvions nous attendre à mieux.

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Le téléobjectif est équipé d’un stabilisateur vraiment très efficace qui va vraiment effacer les mouvements parasites, même en poussant le zoom numérique au-delà du raisonnable. Les photos avec le rapport 10x sont excellentes même en soirée. Et les clichés du zoom 50x, diurnes ou nocturnes, ne sont pas qu’une bouillie de pixels (cela reste le cas avec le rapport 100x). En outre, les macros sont vraiment excellentes avec ce capteur qui va faire une mise au point précise du sujet sans pour autant être obligé de se rapprocher. La journée, les résultats sont bluffants. Et en soirée, ils sont bons. Voilà un exemple à suivre !

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Le point faible dans cette configuration, c’est clairement l’ultra grand-angle qui n’est pas au niveau du capteur principal et du téléobjectif. Cela se voit en journée, avec des contrastes qui peuvent manquer de naturel. Mais cela se voit surtout en soirée quand la lumière vient à manquer. Dans ces conditions, le capteur ultra grand-angle sera systématiquement très sombre. Et contrairement au capteur principal, l’utilisation du mode « cliché nocturne » devient nécessaire. Huawei a négligé cette année son ultra grand angle et cela se voit.

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Pour les amateurs de vidéo, le P60 Pro réalise de très belles séquences, très détaillées, même quand le zoom monte jusqu’à 20 fois. Attention, une fois encore, à la différence de netteté et de colorimétrie entre le capteur principal et l’ultra grand-angle : le second est un peu plus sombre. Et cela se voit quand vous dézoomez. Par défaut, le smartphone filme en 1080p à 30 images par seconde. Mais vous pouvez monter en 4K à 60 images par seconde. Attention : le mode HD Vivid, qui va renforcer le contraste des couleurs, n’est disponible en 4K qu’à 30 images par seconde.

Conclusion

Le P60 Pro offre une très bonne expérience globale. C’est un bonheur de voir la firme chinoise continuer de placer la barre toujours plus haut sur la photographie. Et c’est une bonne chose que Huawei ne tombe pas dans la surenchère des fiches techniques. Trois capteurs principaux utiles. Une plate-forme Qualcomm qui fonctionne bien, dans tous les cas de figure. Une batterie qui se recharge vite et offre une bonne autonomie. Un écran bien calibré, fluide, économe en énergie, mais qui ne force pas sur la définition. Voilà une copie équilibrée, servie par un design élégant et artistique.

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Nous avons quelques regrets évidemment. Et pas uniquement l’absence toujours un peu gênante des GMS de Google. Nous parlons du module ultra grand-angle qui n’est pas aussi qualitatif que ses deux compères. Nous parlons de la présence de publicité dans l’interface. Nous parlons du support des mises à jour bloqué à 2 ans. Nous parlons de la chauffe gênante, qui impacte la stabilité et la maniabilité. Nous parlons aussi de l’absence de micro dédié à la captation vidéo.

Ces faux pas s’ajoutent à un prix qui n’a certes pas bougé en un an, mais qui continue de peser lourd dans la balance. Notamment pour la version 12+512 Go. Peut-on pardonner cela à un téléphone vendu 1199 euros ou 1399 euros ? Certes, la promotion pour ceux qui commanderont le P60 Pro avant le 30 juin permet de baisser considérablement la facture (ce que la concurrence fait également). Certes les atouts du P60 Pro ne manquent pas. Mais cela suffit-il non seulement à gommer les défauts et faire oublier la gymnastique intellectuelle qu’implique l’absence des GMS ? Pour les technophiles, oui, mais pas à 100 %. Pour les autres usagers ? Non pas encore. Et c’est vraiment dommage.

Note finale du test : Huawei P60 Pro

Nouveau design. Nouvelle plate-forme. Nouvelle configuration photo. Nouvelle batterie avec charge rapide. Nouvelle interface. Nouvel écran. Le P60 Pro a toutes les cartes nécessaires pour devenir un best-seller. Toutes sauf une : les maudites GMS de Google. Car même si des solutions existent pour remplacer, contourner ou forcer l'installation des applications récalcitrantes, toutes résistent encore. Et c'est désagréable d'éprouver ce niveau de frustration avec un produit vendu 1199 euros dans sa version la plus économique. D'autant que ce n'est pas son seul défaut...


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