Test du Asus ROG Phone 5 : toujours épatant, mais moins étonnant
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Le ROG Phone 3 n’avait pas beaucoup de défauts. Et certains d'eux étaient inhérents à son positionnement de smartphone gaming. Son successeur, le ROG Phone 5 prend la relève assez logiquement, avec cependant quelques ajustements. Quelques améliorations. Une nouvelle plate-forme. Et une expérience toujours aussi complète, mais pas tout à fait au même prix. Explications dans ce test complet.
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Jusqu’à aujourd’hui, vous m’auriez demandé ce qu’il fallait acheter pour jouer sérieusement sur un smartphone, sans limitation de puissance, la réponse aurait été évidente : le ROG Phone 3 en version 16 Go de RAM et 512 Go de stockage. Avec ça, vous aviez la meilleure plate-forme. Certes, les premiers smartphones munis d’une plate-forme plus moderne commencent à arriver, comme le Mi 11 de Xiaomi, équipé d’un Snapdragon 888. Mais un Snapdragon 888 ne fait pas tout. Tout est une question de cohérence vis-à-vis du positionnement. Et le ROG Phone 3, parce qu’il est droit dans ses bottes, mérite amplement le titre de « roi du gaming sur smartphone ».
Lire aussi – Test Samsung Galaxy S21 Ultra : la puissance à l’état pur
Sept mois plus tard, il faut à nouveau répondre à cette question ô combien critique ! Car le ROG Phone 3 a déjà un successeur. Il s’appelle ROG Phone 5. Et il se décline en cinq configurations, réparties en trois modèles. ROG Phone 5 8/128 Go. ROG Phone 5 12/256 Go. ROG Phone 5 16/256 Go. ROG Phone 5 Pro 16/512 Go. Et ROG Phone 5 Ultimate 18/512 Go. Nous vous conseillons la lecture de notre article dédié à l’officialisation du ROG Phone 5 pour tout savoir au sujet de ces trois déclinaisons.
Le ROG Phone 5 est-il un bon smartphone pour jouer ? L’ADN de la gamme répond déjà à moitié à cette question : bien sûr que oui. Nous y retrouvons les fondamentaux : la puissance, l’écran, le design, l’interface, la customisation et les accessoires. Mais est-il meilleur que le ROG Phone 3 à son lancement ? Tout n’est pas aussi limpide, avec quelques regrets et quelques attentes non assouvies, quelques petits points un peu moins positifs.
Pour les besoins de ce test ultra complet, Asus nous a prêté le ROG Phone 5 standard, avec 16 Go de RAM et 256 Go de stockage. Soit le modèle médian de la gamme. Nous avons également eu un AeroActive Cooler 5, un Kunai 3 Gamepad et une paire de ROG Cetra Core II (version jack 3,5 mm). Voilà du beau monde. Et un test ultra complet en perspective… c’est parti !
Notre test vidéo
Prix et date de disponibilité
Le ROG Phone 5 sera disponible à partir du 29 mars en France dans sa version 16/256 Go (celle que nous testons ici). Elle sera suivie deux semaines plus tard par la version 12/256 Go, puis, encore un peu plus tard, par la version 8/128 Go. Le ROG Phone 5 Pro sera commercialisé en France dans le courant du mois d’avril. La date précise n’a pas été précisée par la filiale locale. Enfin, le ROG Phone 5 Ultimate arrivera en France, en édition très, très limitée, à partir du mois de mai. Elle ne sera commercialisée que sur la boutique officielle d’Asus.
Le ROG Phone 5 est à 799 euros dans sa version 8/128 Go. Le ROG Phone 5 est donc plus « accessible » que le ROG Phone 3 dont le prix de vente le plus bas était 999 euros (en version 12/512 Go). Les autres versions du ROG Phone 5 sont vendues 899 euros (12/256 Go) et 999 euros (16/256 Go). Le ROG Phone 5 Pro est proposé à 1199 euros. Soit 100 euros de plus que le ROG Phone 3 doté de la même configuration. Et le ROG Phone 5 Ultimate est proposé à 1299 euros.
Le ROG Phone 5 standard n’est pas fourni avec l’AeroActive Cooler 5, la nouvelle version de l'accessoire de refroidissement. Il est vendu séparément à 59 euros. Il est livré avec les versions Pro et Ultimate. Nous trouvons cela dommage qu’il ne soit pas fourni parce qu’il est très utile. Retrouvez dans la partie accessoire de ce test notre avis sur celui-ci.
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Fiche Technique
ROG Phone 5 | ROG Phone 5 Pro | ROG Phone 5 Ultimate | |
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Ecran | 6,78'' définition Full HD+ (395 pixels par pouce) AMOLED taux de rafraichissement 144 Hz HDR10+ DCI-P3 taux de rafraichissement de la couche tactile 300 Hz latence 24,3 ms Protection Gorilla Victus | 6,78'' définition Full HD+ (395 pixels par pouce) AMOLED taux de rafraichissement 144 Hz HDR10+ DCI-P3 taux de rafraichissement de la couche tactile 300 Hz latence 24,3 ms Protection Gorilla Victus | 6,78'' définition Full HD+ (395 pixels par pouce) AMOLED taux de rafraichissement 144 Hz HDR10+ DCI-P3 taux de rafraichissement de la couche tactile 300 Hz latence 24,3 ms Protection Gorilla Victus |
Chipset | Snapdragon 888 (5nm) | Snapdragon 888 (5nm) | Snapdragon 888 (5nm) |
OS | Android 11 Zen UI ou ROG UI | Android 11 Zen UI ou ROG UI | Android 11 Zen UI ou ROG UI |
RAM | 8/12/16 Go LPDDR5 | 16 Go LPDDR5 | 18 Go LPDDR5 |
Stockage | 128/256 Go UFS 3.1 | 512 Go UFS 3.1 | 512 Go UFS 3.1 |
microSD | Non | Non | Non |
Capteur principal | 64 MP IMX686 de Sony f/1.8, autofocus PDAF 13 MP f/2.0 grand-angle 125° 5 MP f/2.0 macro vidéo : 8K @ 30 ips | 64 MP IMX686 de Sony f/1.8, autofocus PDAF 13 MP f/2.0 grand-angle 125° 5 MP f/2.0 macro vidéo : 8K @ 30 ips | 64 MP IMX686 de Sony f/1.8, autofocus PDAF 13 MP f/2.0 grand-angle 125° 5 MP f/2.0 macro vidéo : 8K @ 30 ips |
Capteur selfie | 24 MP | 24 MP | 24 MP |
Batterie | 6000 mAh Recharge rapide 45W | 6000 mAh Recharge rapide 45W | 6000 mAh Recharge rapide 45W |
5G | Oui | Oui | Oui |
Connectivité | Bluetooth 5.2, WiFi 6E, NFC USB type-C (x2) | Bluetooth 5.2, WiFi 6E, NFC USB type-C (x2) | Bluetooth 5.2, WiFi 6E, NFC USB type-C (x2) |
Biométrie | Lecteur d'empreintes sous l'écran | Lecteur d'empreintes sous l'écran | Lecteur d'empreintes sous l'écran |
Audio | Double haut-parleur frontal optimisé Dirac Port jack quad DAC Sabre ESS Quatre microphones | Double haut-parleur frontal optimisé Dirac Port jack quad DAC Sabre ESS Quatre microphones | Double haut-parleur frontal optimisé Dirac Port jack quad DAC Sabre ESS Quatre microphones |
Résistance à l'eau | Non | Non | Non |
Dirvers | Logo RGB au dos Air Triggers sur la tranche Coloris : noir ou blanc | ROG Vision couleur au dos Air Triggers sur la tranche Deux surfaces tactiles à l'arrière AeroActive Cooler 5 fourni Coloris : noir | ROG Vision monochrome au dos Air Triggers sur la tranche Deux surfaces tactiles à l'arrière AeroActive Cooler 5 fourni Coloris : blanc |
Unboxing
Nous évoquons rarement dans nos tests la boîte des smartphones. Deux raisons peuvent nous amener à cela. Soit elle est plus petite, indiquant qu’elle contient moins d’accessoire (tousse… iPhone 12… tousse). Soit elle offre un petit plus. Dans le cas des ROG, la réponse est évidemment la seconde raison. Elle fait partie de l’expérience gaming et, comme pour le ROG Phone 3, elle intègre une activité en réalité augmentée.
Il s’agit, pour notre exemplaire, d’une bande dessinée dont les panneaux s’animent quand vous les regardez au travers de l'écran du smartphone. Après avoir lu la bande dessinée, vous accédez à une animation en cell-shading et au paramétrage de votre compte ROG où vous pouvez vous prendre en photo avec un accessoire futuriste en AR. C’est vraiment une bonne idée, même si elle est moins interactive que le shoot'm up en AR de la boîte du ROG Phone 3.
Dans la boîte, vous retrouvez trois accessoires importants. L’adaptateur secteur 65 watts. Nous y reviendrons dans la partie recharge de ce test. Un câble USB type-C vers USB type-C identique à celui du ROG Phone 3. C’est un câble renforcé avec du nylon. Nous l’avions adoré en 2020. Et nous continuerons cette année à chanter ses louanges. Et vous retrouvez une paire d’écouteurs (qui ne nous ont pas été fournis avec notre version test). En outre, vous y trouvez aussi une coque transparente assez simple, similaire à celle du ROG Phone 3. Nous vous conseillons de l’utiliser dès la sortie de la boîte. Et vous y découvre aussi une plaque de stickers. Expérience gaming, on vous dit !
Design
Faisons maintenant le tour du propriétaire. Vous pouvez voir sur les photos ci-contre la version blanche « Storm White » du ROG Phone 5. Il existe également en version noire « Phantom Black », où les détails de couleurs ne sont pas bleus, mais rouge. Les deux sont assez élégantes. Nous avons peut-être une préférence pour la version noire, un peu plus dans l’esprit ROG. Mais la version blanche ne manque pas de cachet non plus.
Le ROG Phone 5 reprend les bases ergonomiques du ROG Phone 3, avec quelques petits changements parfois esthétiques, parfois fonctionnels. Il reprend aussi son gigantisme. Le ROG Phone 5 va même plus loin. Il est plus grand et il est plus épais. Il est moins large. Et, étonnamment, il est aussi plus léger… ou moins lourd diront certains. Il ne perd que 2 grammes, soit 238 grammes. Cela reste un « beau bébé ». Cela veut dire que le téléphone n’est pas facile à manipuler à une seule main.
À l’arrière, la « fenêtre » qui donnait une vue vers l’intérieur du téléphone est supprimée. Désormais la coque, en verre minéral incurvé (et toujours très, très glissante), est davantage « uniforme ». Vous retrouvez des marquages très futuristes et géométriques. Le logo ROG à l’arrière s’illumine toujours. Mais il est désormais capable d’afficher deux couleurs en même temps. Vous pouvez l’utiliser pour créer un style ou pour obtenir des informations pratiques : charge complète du téléphone, appel ou message reçu, etc.
Vous retrouvez également le module photo horizontal avec un flash dual-tone et l’un des microphones secondaires (celui pour la prise de son en audio). Un marquage indique la définition du capteur principal. Nous reviendrons bien évidemment sur cet élément dans la partie dédiée à la photo. Ce bloc est légèrement protubérant, comme pour le ROG Phone 3. La version blanche du ROG Phone 5 ne garde pas les traces de doigt. Nous pensons que la version noire, comme le ROG Phone 3, les retient davantage.
Regardons les tranches. Elles sont toutes habillées d’aluminium avec des séparations pour les antennes. Vous remarquerez quelques changements si vous avez un œil averti. Commençons avec la tranche du bas qui dispose d’un port USB type-C, d’un microphone et d’un port jack 3,5 mm revenu d'entre les morts. Nous reparlerons de cet élément dans la partie audio. Sur la tranche supérieure, la tranche est quasiment vierge, outre le microphone secondaire pour la réduction de bruit active.
Sur la tranche de gauche, vous remarquez tout de suite un élément de couleur (ici bleu, pour rappeler le marquage à l’arrière) : c’est le tiroir de la SIM (qui a été déplacé du haut vers le bas de la tranche). Au milieu de cette tranche, vous découvrez une double connectique, déjà présente dans le ROG Phone 3 : elle combine un port USB type-C (pour charger le mobile quand il est positionné à l’horizontale sans gêner la prise en main) et un connecteur propriétaire. Ce dernier est différent de celui du ROG Phone 3. C’est ici que les accessoires, notamment l’AeroActive Cooler 5, vont se connecter. Ce double connecteur est protégé par un embout en silicone moins pratique (et certainement plus fragile) que celui du ROG Phone 3.
Enfin, sur la tranche de droite, vous retrouvez le bouton de mise en marche, très légèrement coloré sur son contour, les contrôles du volume, le dernier microphone secondaire (pour les appels en mode paysage) et bien évidemment les « Air Triggers », ces fameuses touches tactiles programmables. Elles ont été très légèrement rapprochées des coins arrondis du smartphone pour qu’elles soient plus faciles à atteindre. Nous y reviendrons dans la partie gaming de ce test.
Pour finir, terminons ce tour du propriétaire avec la façade avant. Nous retrouvons une grande dalle tactile recouverte de verre Gorilla Victus. L’écran est rectangulaire, avec des coins arrondis, et plat. Pas de trou ou d’encoche ici. Deux bordures entourent l’écran. Elles ont pour but de loger les haut-parleurs frontaux, dont nous reparlerons plus tard, et le capteur selfie. Elles ont été très légèrement affinées, pour optimiser plus encore la surface d’affichage.
La prise en main du smartphone est, comme en 2020, très qualitative, mais toujours difficile. Surtout pour tous ceux qui ont de petites mains. Mais pas seulement. Tout le monde trouvera la bête difficile à manipuler à une main, compte tenu de son poids. Ce n’est pas un défaut en soi. Car le ROG Phone 5 assume son statut de « console portable » cachée dans un smartphone.
Ecran
Parlons maintenant de l’écran en commençant par les données techniques brutes avant de découvrir les informations relevées par notre sonde. La dalle du ROG Phone 5 mesure 6,78 pouces (au ratio 20,4/9e). Soit 0,19 pouce de plus que l’écran du ROG Phone 3. Elle est toujours AMOLED avec des taux de contraste quasiment infinis. La luminosité annoncée est de 800 nits.
Elle affiche toujours des images en Full HD+ pour une résolution stable : 395 pixels par pouce, contre 391 pixels par pouce précédemment. Nous avons une légère augmentation grâce au changement de ratio : la dalle est ici plus étroite et plus longue. Asus ne passe pas au Quad HD+, mais ce n’est pas un souci ici : les jeux sont généralement, au mieux, en Full HD. Et cela permet à Asus de garantir la fluidité que les gamers attendent. Nous sommes donc ravis que la firme ait choisi de ne pas aller vers le Quad HD.
Elle est capable d’afficher 1 milliard de couleurs différentes : elle affiche 111 % de l’échantillon DCI-P3 et 150 % de l’échantillon sRGB. Elle est certifiée HDR10+. Le ROG Phone 5 propose aussi la gradation DC (pour éviter le clignotement quand le rétroéclairage est faible), ce que le ROG Phone 3 ne propose pas. L’écran est également traité pour réduire l’émission de lumière bleue pour soulager les yeux pendant les séances de gaming prolongées.
Son taux de rafraichissement est de 144 Hz, comme précédemment (les jeux compatibles 144 Hz et 120 Hz restent assez rares et aucun ne va au-dessus). Il est possible de régler le taux sur 144 Hz, 120 Hz ou 60 Hz (le ROG Phone 3 propose aussi le 90 Hz). Par défaut, il est sur un mode automatique qui permet de faire varier ce taux en fonction du contenu. C’est une excellente idée, qui se démocratise de plus en plus.
Le taux de rafraichissement de la surface tactile est de 300 Hz, contre 270 Hz précédemment. Elle est moins avancée que celle du Mi 11 qui atteint les 480 Hz. Asus défend sa solution en expliquant que le temps de réponse du ROG Phone 5 (c’est-à-dire la durée entre le moment où vous touchez l’écran et le moment où le système répond à cette sollicitation) n'est que de 24 ms. Et c’est vrai : nous avons constaté une réactivité dans les jeux plus saisissants avec le ROG Phone 5.
Passons maintenant aux résultats de la sonde. Le système propose quatre modes colorimétriques préinstallés (et un cinquième « personnalisable ») : défaut (qui est réglé… par défaut !), naturel, cinématique et standard. Nous avons réalisé des mesures dans les quatre modes afin de les comparer. Et voici nos constatations. Le mode Défaut, justement, est l’un des plus lumineux. Le réglage manuel maximum de la luminosité atteint 564 cd/m². Tous les autres modes offrent une luminosité maximale manuelle comprise entre 520 et 550 cd/m². La différence n’est donc pas flagrante entre les modes. Le moins lumineux est le mode Standard.
Côté température des couleurs, c’est le mode Naturel qui offre la température la plus élevée (donc avec le plus de lumière bleue) : 8260°. Le mode Défaut le suit de près avec 8220°. Les modes Standard et Cinéma sont beaucoup plus mesurés avec une température moyenne autour des 6700°, ce qui est quasiment idéal.
Pour le Delta E, il n’est pas aussi bon qu’annoncé par le constructeur, mais il est tout de même excellent : il tourne autour des 3 points, quel que soit le mode. Le mode Standard est le plus proche des vraies couleurs avec un Delta E à 2,7. Le mode Naturel est le moins respectueux avec un Delta E de 3,9. Le bleu clair et le vert clair sont, quel que soit le mode d’affichage, les couleurs les moins bien représentées. Les couleurs plus chaudes (rouge, marron, orange, jaune) sont plus justes.
Notez, comme toujours, que l’interface propose quelques réglages pour compenser les quelques écarts de température. Toutefois, vous aurez moins de paramétrage avec le ROG Phone qu’avec MIUI chez Xiaomi qui en offre peut-être un peu trop. Sans aller jusqu’à cet extrême, nous aimerions bien au moins autant d’options que dans One UI de Samsung, avec le Galaxy S21 par exemple.
Au global, l’écran du ROG Phone 5 est de très bonne facture, même si nous notons quelques écarts dans le respect des couleurs dans certains modes. Le ROG Phone 5 améliore très légèrement la réactivité déjà extrême du ROG Phone 3. La fluidité offerte n’est pas uniquement due à la plate-forme surpuissante : c’est un travail combiné entre la couche tactile, le système, la RAM, l’interface et l’affichage. Le gamer ne peut qu’être ravi. Les autres ne remarqueront peut-être même pas…
Interface
Une fois que l’écran est allumé, nous découvrons, comme avec le ROG Phone 3, pas une, mais deux interfaces, toutes deux basées sur Android 11. ROG UI d’un côté, interface hautement sophistiquée, customisée (et customisable), marquée par l’esprit gamer de la marque. Et ZenUI de l’autre, interface plus proche (et plus respectueuse) des recommandations de Google en termes d’ergonomie. Nous pensons clairement que ZenUI est superflu ici. Bien sûr, vous pourriez ne pas être sensible à l’ergonomie de ROG UI. Mais, nous pensons que les gamers, à qui s’adresse ce smartphone, auront à coeur de vivre l’expérience jusqu’au bout. Et ils auraient raison.
ROG UI conserve quasiment toute l’architecture d’Android classique : les volets où installer les raccourcis des applications, l’écran avec le flux d’actualité, le tiroir des applications, le volet pour les notifications et le paramétrage rapide (avec quelques ajouts maison pour activer certains modes ou certaines fonctions hardware), etc. Même si c’est votre premier ROG Phone, vous ne serez pas perdu. Il y a plusieurs grandes différences entre ROG UI et une interface Android plus classique. Et certaines de ces différences sont un héritage direct des précédents ROG Phone.
D’abord, il y a les thèmes animés. Que ce soit avec le ROG Phone 5 ou ses deux déclinaisons premium, vous pouvez choisir des fonds d’écran dont la couleur principale change en fonction de l’activation ou non du Mode X (que nous verrons dans la partie “gaming” de test). Le thème préinstallé en fait partie (voir ci-dessus). Le fond d’écran change de couleur, mais également les contours des applications et les réglages rapides. Le thème que vous débloquez avec l’animation en réalité virtuelle (vue en ouvrant la boîte) en est une autre (voir ci-contre). Celle que nous avons débloquée avec le ROG Phone 5 s’appelle Akira, le shinobi high-tech. Ce sont des thèmes différents du ROG Phone 3, mais les fonctions sont identiques. Notez que vous pouvez également débloquer des thèmes en achetant certains accessoires, comme des coques de protection.
Le menu Paramètre est légèrement différent, mais vous retrouvez tous les réglages habituels, ainsi que quelques exclusivités : accès au compte MyAsus, boutique de thèmes, activation des Air Triggers, activation du logo LED au dos, clonage d’application (Twin App), OptiFlex (pour charger dans la RAM les applications les plus courantes), Protection (pour envoyer un message de détresse à un contact d’urgence en cas de problème), et gestionnaire mobile. Ce dernier ressemble à s’y méprendre à d’autres boîtes à outils d’optimisation que vous retrouvez chez Oppo, Xiaomi, etc. D’autres fonctions avancées sont intégrées dans les menus Batterie et Affichage. Retrouvez-en les détails dans les parties dédiées de ce test.
Parlons également des applications préinstallées. Comme tous les concurrents, Asus préinstalle un pack d’applications. Vous retrouvez la brochette de logiciels de Google, bien sûr, mais également quelques partenaires commerciaux, comme Facebook / Messenger / Instagram et Netflix. La liste est courte. Aussi courte que celle du ROG Phone 3. Nous sommes presque étonnés de ne pas voir de jeux préinstallés (quelques liens commerciaux sont accessibles dans Armoury Crate). Nous sommes ravis que le marketing n’ait pas encore eu l’ascendant sur la raison.
Plus loin encore, Asus a même réduit les applications système à son strict nécessaire. Pas de navigateur web supplémentaire. Pas de doublons avec les logiciels Google. C’est parfait. Nous retrouvons avec plaisir le très pratique gestionnaire photographique Galerie, la Calculatrice avec convertisseur d'unités et de devises intégré ou encore le Gestionnaire de Fichiers avec prise en charge des appareils réseau connectés sur le même WiFi. Nous retrouvons aussi Armoury Crate. Nous en reparlerons dans la partie dédiée au gaming de ce test.
Performance
Le ROG Phone 5 que nous avons reçu en test est un modèle équipé d’un Snapdragon 888, d’un écran Full HD+ 144 Hz, de 16 Go de mémoire vive (LPDDR5) et de 256 Go de stockage interne (format UFS 3.1). Cela veut dire que tout ce que vous lirez ci-dessous concernera cette version, et seulement cette version. Avec la version dotée de 8 Go de RAM, vous aurez une plate-forme similaire à celle du Mi 11, moins les optimisations d’Asus sur le Snapdragon 888 et moins les logiciels dédiés au gaming, comme le Mode X. Avec la version dotée de 12 Go de RAM, vous disposerez de performances légèrement plus élevées et une meilleure fluidité.
Lors de l'officialisation du smartphone, Asus annonce avoir réalisé un score de 742776 points sur AnTuTu, ce qui est le score le plus élevé réalisé à ce jour sur le benchmark chinois. Malheureusement, la firme taïwanaise n'a pas précisé avec quelle version du ROG Phone elle était parvenue à ce score, ni même dans quelles conditions : le smartphone est-il chargé à 100 %, la température interne ou externe est-elle basse, le téléphone est-il branché sur le secteur, etc.
Pendant nos test, nous n'avons pas été en mesure de reproduire ce score avec notre exemplaire de test. Le meilleur score que nous avons pu réalisé est légèrement supérieur à 720000 points. Le smartphone n'était pas particulièrement chaud (35°), était pas branché sur le secteur, était chargé à 80% environ et le Mode X+ était activé, avec le ventilateur actif (notez d'ailleurs que le ROG Phone détecte les applications de benchmark et vous “conseille” fortement d'activer ce mode). Sans ventilateur, nous avons réussi à dépasser les 700000 points, un score très impressionnant. Notez aussi que le taux de rafraichissement était placé sur dynamique.
En dépassant la barre des 720000 points, le ROG Phone 5 prend aisément la tête du classement des smartphones les plus puissants. À titre de comparaison, nous avons obtenu un score de 687000 points avec le Mi 11, de 642000 points avec l’iPhone 12 Pro Max et 643000 points avec le ROG Phone 3. Le ROG Phone 5 joue donc à tout autre niveau. Une fous encore, la différence de score entre le ROG Phone 5 et le ROG Phone 3 est particulièrement visible au niveau du GPU (50% plus élevé environ), alors que les scores CPU sont stables.
Regardons à présent les scores de 3DMark. Nous n'avons pas inclus ici les scores de Slingshot et Slingshot Extrême, des tests largement dépassés par le Snapdragon 888. Sur le test WildLife, le ROG Phone 5 atteint quasiment les 5700 points, dans les mêmes conditions qu'AnTuTu. C'est également un excellent score. Le meilleur jusqu'à présent.
Le benchmark WildLife Stress Test nous en apprend un peu plus sur la stabilité des performances sur la durée : sur 20 minutes de tests, la pire boucle n'est que 11 % moins élevée que la meilleure. Ce qui est très stable. La température est restée sous la barre des 45°, grâce à l'action du ventilateur. Nous avons effectué le même stress test sous Mode X, sans ventilateur. Nous remarquons une baisse de framerate plus importante afin de conserver une température à 43° maximum.
Au delà des chiffres, nous avons quelques impressions à apporter à propos de l’usage. D’abord, nous avons effectivement une véritable impression d’aisance et de puissance sous le capot. Rien ne résiste vraiment à cette plate-forme capable de faire tourner n’importe quel jeu, même avec la fréquence de rafraichissement la plus élevée, même avec les graphismes poussés à leur maximum. Sans parler évidemment de toutes les autres applications gourmandes non ludiques téléchargeables sur le Play Store.
Il y a cependant une contrepartie à tant de puissance : la chaleur. La gestion de la chaleur, plus précisément. Comme le Mi 11, le ROG Phone 5 chauffe. Il peut dépasser les 40° en interne (mesure réalisée en temps réel par ROG UI), voire atteindre les 46°. C’est quelques degrés de moins que le Mi 11. Mais cela fait la différence, car cela ne gêne pas la prise en main. Il y a trois détails importants à prendre en compte.
D’abord, à charge égale de travail, le ROG Phone 5 chauffe moins que le Mi 11. Ensuite, pour atteindre les 46°, nous l’avons poussé dans ces retranchements. Enfin, si vous êtes inquiets, vous pouvez toujours attacher l’AeroActive Cooler 5, qui ramène la température autour des 41°, même avec un jeu excessivement gourmand. La chaleur est bien gérée par la chambre de vapeur et les couches de graphites qui entourent la carte mère. En outre, la nouvelle architecture (la carte mère au centre de l’appareil, entouré de deux batteries de 3000 mAh) permet de placer le chipset juste derrière l’AeroActive Cooler. La chaleur n’est plus piégée dans un coin. C’est une bonne idée.
Expérience en jeu
ROG Phone oblige, nous avons décidé pour ce test de séparer la partie « gaming » de la partie « performance ». Le but de cette partie est de vous présenter les différents éléments distinctifs de la « proposition ludique » d’Asus. Nous parlerons aussi ici des jeux et des émulateurs. Si vous êtes joueur, cette partie s’adresse donc plus particulièrement à vous.
Commençons avec Air Trigger. Ce sont les « boutons » tactiles que vous retrouvez aux extrémités de la tranche latérale droite. Il s’agit de surfaces tactiles sensibles à la pression. Ils servent dans l’interface ROG UI à activer le Mode X, par exemple. Mais c’est en jeu qu’ils sont les plus utiles. Ces boutons sont paramétrables dans les jeux (vous pouvez les assigner à une zone plus ou moins grande). Vous pouvez appuyer dessus rapidement ou en continu, glisser latéralement ou en profondeur, etc. Et ils se dédoublent pour combiner deux actions. Ce sont des boutons qui sont très efficaces dans certains jeux comme Tomb Raider Relic Run ou Spider-Man Unlimited, par exemple. Ils peuvent également offrir plus de dynamisme dans certains jeux où votre pouce aurait bien besoin d'avoir le don d'ubiquité.
Continuons avec le Mode X, qui s’accompagne cette année du Mode X+, est un mode qui optimise les performances et le système d’exploitation pour la pratique du jeu. Le Mode X s’active depuis le volet de paramétrage rapide ou Armoury Crate. Le Mode X+ accélère plus encore la plate-forme, augmente le seuil de température avant la baisse de performance, mais n’est accessible que si vous utilisez l’AeroActive Coooler. Ce sont des modes de gaming intense. Et ils offrent une très belle fluidité, même dans les jeux les plus exigeants.
Troisième élément gaming important : Armoury Crate. Nous avons évoqué cette application précédemment et durant notre test du ROG Phone 3. Il s’agit d’une interface de gestion du smartphone. Vous ajoutez des jeux que vous allez régler finement selon votre usage. Vous ajustez le mode de performance de l’ensemble du système. Vous pouvez aller évidemment beaucoup plus loin en réglant le profil de performance en fonction de chaque jeu : sensibilité du touché, performance de la plate-forme, activation des Air Triggers, commutation des réseaux, restriction des applications en arrière-plan, mappage des touches, macro, etc. Le niveau de personnalisation est profond. Trop diront certains. Mais chaque joueur a ses préférences. Et Armoury Crate y répond.
Deux jeux ont plus particulièrement attiré notre attention durant ce test. Genshin Impact et Dead Cells. Le premier est le hit du moment : un RPG en monde ouvert à l’ambiance manga. Et le second est l’excellent metroidvania nerveux et dynamique. Dead Cells, l’un des seuls jeux compatibles 144 Hz, exige une excellente réactivité du système. Genshin Impact est très gourmand sur le CPU et le GPU. Ces deux jeux se complètent donc bien ici.
Nous n’avons été déçus à aucun moment par l’expérience offerte par le ROG Phone 5 en jeu. Le comportement de Dead Cells est exemplaire, tandis que le Genshin Impact s’est laissé dompter, même avec la meilleure qualité graphique à 60 images par seconde. Dans ce dernier, nous avons tout de même dû brancher l’AeroActive Cooler pour maintenir une température acceptable. Oui, nous avons poussé le système dans ces retranchements… Si vous conservez les réglages graphiques par défaut, le système conserve une température interne de 35° sans le ventilateur externe.
Parlons, également des émulateurs sur lesquels les smartphones, même haut de gamme, trébuchent. Nous avons évidemment lancé Citra et Dolphin, lesquels sont clairement les deux émulateurs les plus gourmands du moment. Comme avec le ROG Phone 3, ils ont offert une expérience digne d’une vraie console. Tous les effets visuels et sonores sont pris en charge. Nous n’avons relevé aucun défaut, une fois encore, dans cette expérience.
Dolphin
Autonomie et recharge
Avec une telle puissance sous le capot, l’autonomie est bien sûr la principale préoccupation du joueur. D’autant plus que le jeu vidéo est une activité particulièrement gourmande en énergie. Ecran toujours allumé. Processeur à fond. Accessoires divers et variés connectés en Bluetooth ou par USB. Il faut donc une belle batterie pour alimenter tout cela. Asus a eu la bonne idée de conserver la gargantuesque batterie de 6000 mAh du ROG Phone 3 dans son ROG Phone 5. Ou plutôt de continuer à proposer cette capacité. En effet, la capacité est répartie sur deux batteries de 3000 mAh chacune, une de chaque côté de la carte mère.
Grâce à cette bonne batterie, vous pouvez jouer plusieurs heures sans vous soucier de tomber en rade. Notamment avec Genshin Impact. Asus promet quasiment trois heures en continu avec sa batterie de 6000 mAh. Mais cela dépendra beaucoup du niveau de graphisme que vous choisissez. Nous avons effectué une séance de jeu de 30 minutes avec les graphismes au maximum et un rafraichissement à 60 images par seconde. Nous avons perdu 23 % de batterie. Soit une autonomie approximative de 2 heures et 20 minutes. Nous ne sommes pas tout à fait au score obtenu par Asus.
Deux remarques pour expliquer ce relevé. D’abord, cette qualité graphique impose d’utiliser l’AeroActive Cooler (qui est alimenté par la batterie du ROG Phone 5), ce qui grève plus encore l’autonomie. Ensuite, avec la qualité graphique medium et 30 images par seconde (la qualité recommandée), une partie de 30 minutes prend moitié moins d’énergie. Soit plus de quatre heures de jeu. Voilà qui est bien mieux.
Avec tous les autres jeux testés, l’autonomie était nettement supérieure, ne vous inquietez pas. En outre, pour les usages quotidiens classiques, le ROG Phone 5 offre une autonomie relativement similaire à celle du ROG Phone 3, soit environ 2 jours. Bien évidemment, vous arriverez à deux jours si (et seulement si) vous ne lancez pas un jeu gourmand. On ne peut pas tout avoir…
Même avec 6000 mAh à l’intérieur, vous vous retrouverez certainement en rade de batterie si vous jouez. Comment le ROG Phone 5 s’en sort en recharge ? Mieux que son prédécesseur. En effet, le ROG Phone 5 est compatible charge rapide 65 watts, au lieu de 30 watts. Cette nouvelle puissance est accessible dans le nouveau ROG Phone grâce à la configuration en deux cellules de 3000 mAh : les deux cellules sont chargés simultanément à 32,5 watts chacune. Ce qui veut dire que le ROG Phone 5 se charge non seulement plus vite que le ROG Phone 3, mais cette procédure dégage aussi moins de chaleur.
Et très bonne nouvelle ici également : le chargeur 65 watts compatibles avec cette puissance est inclus dans la boite. Voilà une excellente nouvelle. Nous avons réalisé plusieurs tests de charge avec le chargeur du ROG Phone 5 et celui du ROG Phone 3 (avec leurs câbles associés). Avec son nouveau chargeur, le ROG Phone 5 passe de 0 % à 100 % en 54 minutes seulement. Avec le chargeur de son prédécesseur, il lui faut une heure et demi environ pour arriver au même résultat (comme le ROG Phone 3). Notez qu’il ne faut que 40 minutes au ROG Phone 5 pour passer de 0 % à 90 % avec son chargeur. Enfin, tous ces tests ont été effectués avec le téléphone éteint.
Côté gestion de la batterie, nous avons plaisir à retrouver les réglages proposés avec le ROG Phone 3 : charge constante (choisissez une puissance moins élevée pour charger la batterie), charge planifiée (la batterie se charge intelligemment pour atteindre son seuil au moment de votre réveil) et charge limitée (choisissez un seuil maximum de charge, 80 %, 90 % ou 100%). Ce sont des options d’entretien qui permettent d’allonger la durée de vie de la batterie (et limiter son usure).
Le ROG Phone 5 bénéficie d’une autre option d’entretien : la charge inactive. Le smartphone est branché à son chargeur, mais ce dernier ne charge pas les batteries. L’énergie passe directement au système. Cette option, accessible via Armoury Crate, est utile durant les longues phases de jeu pour éviter de laisser trop longtemps la batterie en charge. Ce n’est pas une option inédite, puisque Lenovo l’a implémenté dans le Legion Duel en 2020, mais son arrivée est une bonne nouvelle.
Audio
L’expérience audio du ROG Phone 3 était déjà de bonne qualité, grâce au double haut-parleur frontal et le partenariat avec Dirac pour créer un système stéréo vraiment immersif. Cette année, Asus monte au niveau au-dessus. Non seulement le double haut-parleur et le partenariat avec Dirac sont renouvelés, mais Asus améliore considérablement cette combinaison en augmentant la taille des haut-parleurs. Et donc la puissance offerte. Après plusieurs mois à utiliser le ROG Phone 3, la différence de puissance et de largeur de gamme offerte par le ROG Phone 5 est flagrante. Et comme en 2020, les deux haut-parleurs font la même taille à gauche et à droite. Si bien que l’équilibre stéréo est idéal. Nous ne sommes pas les seuls à le dire, puisque le ROG Phone 5 est classé numéro 1 des smartphones dans la partie audio par nos confrères de DxO Mark.
Deuxième point important dans l'expérience audio du ROG Phone 5 : le jack 3,5 mm. Pour la petite histoire, Asus avait supprimé cette connectique dans le ROG Phone 3 parce qu’il n’y avait pas la place. En cause : le modem 5G qui n’était pas intégré dans le SoC Snapdragon 865+. Avec le Snapdragon 888, Qualcomm réintègre le modem 5G dans le SoC, libérant de la place. Grâce à cela, Asus a assez de place pour réintroduire le port, ici dans le coin inférieur gauche, certainement là où c'est le plus pratique au quotidien (mais qui ne l'est pas toujours en jeu, comme nous l'avons vu précédemment).
Pour fêter le retour du port jack 3,5 mm, Asus l'associe à un quadruple DAC (qui convertit un signal digital en signal analogique) haut de gamme et d’un amplificateur HiFi, tous deux signés ESS, le spécialiste américain des composants audio. Le résultat est vraiment de très bonne qualité. Cependant, votre expérience dépendra aussi beaucoup de la qualité de vos écouteurs. Nous avons testé avec des écouteurs filaires standards et avec les ROG Cetra Core II. Oui, il y a une amélioration avec les écouteurs standards, mais cela n'a rien à voir avec l'expérience audio proposée avec les Cetra Core. Notez d’ailleurs que notre exemplaire de test ne comprenait pas de kit mains libres. Mais Asus nous a confirmé qu’il y en aura bien dans la boîte en France.
Nous avons également testé la partie audio avec des écouteurs sans fil. Nous avons utilisés des WI-C300 de Sony et les écouteurs TWS Enco X d'Oppo. Dans les deux cas, l'expérience est riche, mais vous aurez toujours ce petit décalage ennuyeux entre une action réalisée à l'écran et l'effet sonore associé. Ce n'est pas inhérent au ROG Phone 5 : cette latence est perceptible avec la quasi totalité des smartphones du marché. D'où l'intérêt du casque filaire et du port jack 3,5 mm.
Pour améliorer encore l’expérience audio offerte par le ROG Phone 5, Asus a intégré dans son interface ROG UI un excellent outil pour adapter la qualité audio en fonction des gouts de chacun. En anglais, il s’appelle Audio Wizard. Et en français, il se nomme simplement Assistant Audio. Ce logiciel, développé avec Dirac et déjà présent dans le ROG Phone 3, s'enrichit cette année de plusieurs scénarios selon les usages (musique, film et série, jeux). Ils viennent compléter l'égaliseur pour moduler chaque bande de fréquence audio. C’est un outil que les audiophiles apprécieront certainement, mais dont le rendu, une fois encore, dépendra beaucoup de l’accessoire audio utilisé avec. Les Cetra Core II sont pris en charge à 100 % (avec possibilité d'affiner quelques réglages spécifiques aux écouteurs).
Un petit mot pour finir sur l’expérience audio téléphonique (parce que le ROG Phone est un téléphone !). Le ROG Phone 5 offre une bonne expérience durant les appels, autant pour l’utilisateur que son correspondant. Les voix sont claires et détaillées. Grâce au système de quadruple microphone, la capture du son est bonne, quelle que soit la position du mobile et de vos mains (quand vous jouez par exemple, vos mains obstruent deux des microphones, mais pas celui de la tranche de droite). Les appels vocaux avec les haut-parleurs prennent une toute autre dimension. Attention à ne pas mettre trop fort pour protéger la confidentialité de vos échanges !
Photo et vidéo
Passons maintenant à la partie photo de ce test. Autant le dire dès le départ : la photo n’est pas une priorité pour la série ROG. Le ROG Phone 3 en pâtissait. Le ROG Phone 5 en fera de même, Asus préférant certainement offrir ces innovations en la matière au successeur du ZenFone 7. Nous retrouvons donc ici les mêmes composants que dans le ROG Phone 3 : un IMX686 de Sony (64 mégapixels) en tant que capteur principal (objectif ouvrant à f/1.8), accompagné d’un capteur 13 mégapixels pour les panoramas (objectif ouvrant à f/2.4, angle de vue 125°) et un capteur 5 mégapixels pour les macros. À l’avant, nous retrouvons un capteur selfie de 24 mégapixels.
Pas de stabilisateur optique. Pas de zoom optique. Pas même une petite amélioration matérielle, Asus s’en remettant uniquement à Qualcomm pour améliorer le traitement des images avec le Spectra 580 intégré au Snapdragon 888. Asus n’a pas non plus gommé les points faibles, comme la présence du capteur macro. Certains affirment qu’un capteur macro dédié fait de meilleures photos de proximité qu’un capteur ultra grand-angle. C’est certainement vrai. Mais le mode macro n’est pas préinstallé par défaut dans le menu principal (comme le mode nuit d’ailleurs). Et il n’est pas si utile au quotidien pour justifier un capteur dédié.
À l'usage, nous nous attendions à un résultat relativement proche du ROG Phone 3, c’est-à-dire meilleur que ce que nous aurions pu craindre. Et c'est globalement le cas, même si nous sommes moins bluffés. Le capteur 64 mégapixels est, comme en 2020, votre meilleur soutien. Il profite de belles couleurs, de nombreux détails et d'un bon équilibre. Les photos produites manquent cependant souvent de contraste et de luminosité.
Le zoom étant ici uniquement numérique, vous perdez naturellement en qualité quand vous cherchez à vous rapprocher du sujet. Le ROG Phone 5 propose un zoom numérique qui monte jusqu’à x8. Bien sûr, du bruit apparaît considérablement quand vous atteignez ce rapport. Jusqu’au zoom x5, vous avez un résultat très correct en journée. Le zoom x2 perd très peu en qualité.
De nuit, nous vous conseillons de ne pas abuser sur le zoom numérique et de vous restreindre au zoom x2. Pourquoi ? Parce que le capteur manque déjà de luminosité en journée. Il va donc en avoir davantage besoin le soir. Ce qui veut dire que le mode nuit va demander un maximum de temps de pause. Et sans stabilisateur optique, vous aurez régulièrement des flous désagréables, accentués par la perte de résolution due au zoom. En outre, le smartphone est lourd. Ce qui veut dire que tenir la pause pendant 4 secondes s'avère relativement long.
Globalement, le mode nuit est aussi efficace avec le ROG Phone 5 qu’avec le ROG Phone 3. Notre photo de pont ci-dessus est un bon exemple : sans mode nuit, les lampadaires effacent les détails proches, et avec le mode nuit, la forme des luminaires apparaît. Cependant, le mode nuit est parfois contre-productif, assombrissant certaines scènes où la lumière artificielle est prononcée, comme ici avec l’enseigne de réparation automobile, où les détails dans la vitrine disparaissent.
Notez que le mode nuit s’active généralement automatique depuis le mode photo standard. Mais vous pouvez l’activer également manuellement. Nous vous conseillons d’ailleurs de l’ajouter à la liste des raccourcis, à l’instar des modes Portrait et Panorama. Pour notre part, nous avons également ajouté le mode « Manuel » et le mode « Macro ». Il existe une douzaine de modes différents, tous bien cachés. C’est un peu dommage.
De jour, le capteur grand-angle réalise lui aussi des photos avec de belles couleurs et de nombreux détails, mais la luminosité est moins prononcée encore, avec des zones d’ombre où les détails sont écrasés. Le contraste pourrait être meilleur. L’algorithme redresse bien les distorsions dues à la lentille ultra grand-angle. De nuit, ce capteur devient bien moins qualitatif. Sans mode nuit, l’obscurité prend trop le dessus. Et avec le mode nuit, les couleurs sont délavées.
Le capteur macro est clairement très peu utile, mais il réalise tout de même des photos agréables, lumineuses et colorées. Attention à la distance focale pour éviter les flous : il n’y a pas d’autofocus. Le mode dédié à ce capteur s’active automatiquement, au cas où vous ne l'avez pas ajouté au menu principal avec le mode Nuit. Le capteur (et son mode associé) est d'ailleurs incompatible avec le mode nuit : vous devez choisir entre les deux. Ce qui n’est pas toujours très facile.
Le mode portrait offre lui aussi des résultats intéressants, avec un détourage très correct du sujet. Il vous propose aussi de régler l’intensité du flou d’arrière-plan (un réglage qui se généralise d’ailleurs). C’est bien évidemment le capteur 64 mégapixels qui se charge des portraits, avec de belles couleurs le jour et du contraste la nuit. Comme pour le mode macro, le mode portrait est incompatible avec le mode nuit. Mais compte tenu des effets du mode nuit, ce n’est parfois pas plus mal.
Côté selfie, vous retrouvez donc un capteur 24 mégapixels. Il réalise de beaux autoportraits, avec de la lumière, des détails et de belles couleurs, que ce soit de jour ou de nuit. Par défaut, quelques filtres légers dédiés au visage sont activés. Certains pourraient les trouver utiles. Le capteur selfie est compatible avec le mode portrait (bien heureusement), mais pas avec le mode nuit. Avec le mode portrait, le détourage est assez précis. Bonne expérience ici aussi, donc.
Enfin quelques mots sur la prise de vue vidéo. Celle-ci est prise en charge par le capteur principal. Vous y retrouverez les mêmes qualités (et défauts) qu’en photo. La définition monte jusqu’à 8K à 30 images par seconde. Nous vous conseillons d’utiliser le ventilateur si vous êtes un féru de 8K, car cette qualité fait chauffer le Snapdragon 888. Le mode ralenti monte jusqu’à 480 images par seconde en 720p. La stabilisation est électronique (avec le gyroscope). Et l’application photo intègre un mode expert pour les amateurs avertis.
Accessoires
Comme annoncé précédemment, Asus nous a prêté, pour les besoins de ce test, trois accessoires : l’AeroActive Cooler 5, petit ventilateur malin, le Kunai 3 Gamepad, excellent gamepad versatile, et les ROG Cetra Core II, une paire d’écouteurs jack 3,5 mm qui tire parti du DAC Sabre haut de gamme d’ESS. Dans cette partie du test, nous vous expliquerons pourquoi nous avons (plus ou moins) aimé ces accessoires et pourquoi ils vous sont indispensables (… ou non).
AeroActive Cooler 5
D’abord l’AeroActive Cooler 5. Il s’agit d’un petit ventilateur qui s’attache au ROG Phone. Il sert à refroidir la coque. Et donc à dissiper de la chaleur émise par le CPU. C’est un accessoire indispensable, surtout si vous jouez durant de longues sessions à des jeux exigeants. Et l'effet n'est pas négligeable : plusieurs degrés de moins ressentis sur la coque. En outre, le Mode X+ ne peut être activé s'il n'est pas attaché au smartphone. Sans lui, vous n'aurez donc pas les meilleures performances possible.
C’est un accessoire qui intègre, comme son prédécesseur, un pied pour le poser sur une table, pour regarder un film ou pour jouer comme avec une Switch (quand la console est sur la table et que vous tenez un Joycon). Une très bonne idée. Il reprend aussi le port jack 3,5 mm déporté. Et il intègre pour la première fois deux boutons matériels (que vous pouvez mapper à votre convenance). Avec une telle complétude, nous trouvons dommage qu’il ne soit pas fourni avec le ROG Phone 5, comme l’était son prédécesseur avec le ROG Phone 3.
Kunai 3 Gamepad
Ensuite le Kunai 3 Gamepad. C’est un gamepad très sympa qui offre trois modes de prise en main. Un mode attaché : vous placez une coque sur le ROG Phone 5 et y attachez les deux parties de la manette façon Switch. Un mode outdoor, avec les deux parties de la manette attachées à une partie centrale (qui sert aussi à charger les contrôleurs). Et un mode indoor qui ajoute au mode outdoor une dernière partie en polycarbonate pour offrir une prise en main plus assurée.
L’atout du Kunai 3 Gamepad est d’être pris en charge par le système d’exploitation. Il offre aussi de multiples contrôles (4 gâchettes, une croix directionnelle, quatre boutons d’action et deux sticks analogiques). Et sa prise en main en mode indoor est vraiment top (un peu moins dans les autres modes). En revanche, il n’est nativement reconnu par aucun jeu : il vous faudra mapper la manette avec chaque jeu (heureusement, une seule fois par jeu). Ce qui est long. Nous lui préférons le ROG Clip qui est moins cher et s’utilise avec les manettes PS4 et Xbox One (lesquelles sont prises en charge par certains jeux).
ROG Cetra Core II
Il y a enfin les ROG Cetra Core II. Ce sont des écouteurs intraauriculaires qui nous ont fortement impressionnés. Ils offrent un excellent maintien non seulement grâce aux embouts ajustables en silicone, mais aussi des renforts qui fixent l’écouteur aux oreilles. Ils isolent très bien du bruit ambiant (nous soupçonnons l’usage d’une réduction de bruit active). Et ils offrent un son d’une très bonne qualité, avec des basses profondes, des médiums riches de beaux aigus. Ils tirent évidemment parti du DAC ESS Sabre mentionné précédemment.
Très belle expérience donc, avec un petit bémol. Nous vous conseillons tout de même d’adopter les Cetra Core II en version USB type-C pour tirer parti du port latéral, notamment si vous décidez de ne pas acheter un AeroActive Cooler qui déporte le port jack. Sans lui, vous devez brancher la version jack du casque sur la tranche inférieure. Et le câble vous gênera en jeu. En outre, le port jack devient inaccessible avec le Kunai 3 en mode attaché, alors que le port USB type-C latéral reste disponible dans tous les cas.
L’écosystème du ROG Phone 5 ne se résume pas à ses trois accessoires. Il y a également le ROG Clip, excellent accessoire qui permet d’utiliser le ROG Phone 5 avec une manette d’une console PlayStation, Xbox ou Stadia, et le Professionnal Dock, qui permet d’apporter au ROG Phone 5 une panoplie de ports supplémentaires, dont le HDMI pour brancher le mobile à une télévision. La classe ! Notez la disparition dans ce line-up du TwinView Dock et du Mobile Desktop Dock.
Conclusion
Nous en arrivons enfin à la conclusion de ce test. Et répondons tout de suite à la question importante : oui, le ROG Phone 5 est un excellent smartphone pour jouer. C’est, selon nous, le meilleur aujourd’hui, devançant son prédécesseur qui était déjà le roi du gaming mobile. Nous avions adoré le ROG Phone 3. Et le ROG Phone 5 poursuit sur la même lancée.
Plusieurs points nous amènent à cette affirmation. D’abord, les performances sont hors-norme. La réactivité du smartphone incroyable. Et la latence explosive. Ensuite, l’interface offre des réglages fins qu’aucun autre smartphone gaming ne propose. Puis, le design du smartphone est intelligent avec de vraies belles idées, notamment sur la partie audio et sur la partie dissipation de chaleur. Enfin, l’écosystème d’accessoires qui améliore l’expérience vidéoludique. N’oublions pas non plus l’expérience ROG de l’emballage du téléphone.
Le ROG Phone 5 parvient même à améliorer certains aspects. Nous pensons à la réintroduction du port jack 3,5 mm, associés ici à un DAC et un amplificateur de très grande qualité. Nous pensons aux deux haut-parleurs stéréo qui ont gagné en puissance. Nous pensons à la charge rapide, plus efficace, et le contournement de charge qui agrémente encore le panel d’outils mis à disposition pour augmenter la durée de vie de la batterie.
Nous avons tout de même quelques petits reproches. D’abord, la partie photo n’évolue pas. Pire, elle donne vraiment l’impression que la photographie est annexe, accessoire. À ce niveau de prix, nous aurions aimé une configuration un peu plus experte, sans aller aussi loin que le ZenFone 7. Notamment, un stabilisateur optique n’aurait pas été du luxe. Un capteur avec zoom optique (même x2) aurait été plus utile que le capteur macro.
Ensuite, l’écran est certes plus grand, mais la reproduction de certaines couleurs n’y est pas très juste. Afin de compenser cela, nous aurions aimé qu’Asus propose un outil de réglage des couleurs aussi fin que l’Assistant Audio pour la musique. Ce que d’autres marques proposent (comme chez Xiaomi ou Samsung, par exemple).
Enfin et surtout, le ROG Phone 5 est peut-être plus abordable à acheter grâce aux configurations avec 8 ou 12 Go de RAM, mais c’est au prix d’une concession importante : l’AeroActive Cooler devient optionnel (et payant). C’est un accessoire que nous trouvons essentiel, pour les raisons évoquées dans le test. Les versions Pro et Ultimate en profitent automatiquement, mais à quel prix !
En outre, si le ROG Phone 5 paraît plus abordable, les meilleures versions sont également plus chères. Le meilleur ROG Phone 3 (16/512 Go) valait 1099 euros. Pour une configuration équivalente (16/512 Go donc), vous devez débourser 100 euros de plus. Bien sûr, le ROG Phone 5 apporte des améliorations techniques. Mais valent-elles la différence ? Nous ouvrons le débat.
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Le ROG Phone 5 est une belle évolution du ROG Phone 3. Il en reprend les fondamentaux et en améliore significativement les fondamentaux. L'expérience vidéoludique n'a jamais été aussi bonne sur smartphone, grâce à une latence encore réduite, des performances toujours plus hautes, une batterie qui se recharge plus vite, une expérience audio plus riche, un design intelligemment pensé, une customisation poussée à l'extrême et une gamme d'accessoires très qualitative. Sans oublier que le ticket d'entrée est moins élevé. Mais sous couvert d'être aussi plus abordable, Asus fait quelques petites erreurs, notamment en photo et à propos de l'AeroActive Cooler qui n'est plus livré avec le produit.
- Un design intelligent où les ports sont à la meilleure place possible
- Une plate-forme surpuissante qui peut encore l'être plus encore avec les Mode X et X+
- La latence encore réduite
- Charge rapide plus rapide et chargeur 65 watts inclus
- Bonne autonomie face à la concurrence
- Le retour du port jack 3,5 mm et avec un ampli hi-fi, s'il vous plait !
- Les haut-parleurs frontaux plus puissants que jamais
- Gamme d'accessoires resserrée, mais l'essentiel est conservé
- Armoury Crate : adaptez chaque jeu à vos préférences (et non l'inverse)
- Une expérience gaming qui démarre dès l'ouverture de la boîte
- Toujours un peu lourd et peu facile à utiliser à une main
- AeroActive Cooler 5 non fourni avec le ROG Phone 5 standard, même le modèle à 999 euros !
- Aucune amélioration en photo et un capteur macro accessoire
- Pas de stabilisation optique, ni de zoom optique
- Un écran pas toujours très juste en reproduction des couleurs
- Des réglages plus fins de la colorimétrie seraient appréciables