Test Asus ROG Ally : une bonne console qui oublie de faire rêver
-
429€
-
549€
-
579€
-
599€
-
599€
-
599.99€
-
645€
- Prix et disponibilité
- Une fiche technique qui donne envie
- Le test vidéo complet de l'Asus Rog Ally :
- Un design passe-partout qui mise sur le confort
- Un écran de très bonne facture
- Un processeur qui permet de jouer dans de bonnes conditions
- Une partie logicielle un peu pataude malgré un Armoury Crate bien pensé
- L’autonomie, le gros point faible de l’Ally
- L’Ally dans la vie de tous les jours, qu’est-ce que ça donne ?
- Commentaires
La ROG Ally est la console portable d'Asus. Celle-ci reprend le format du PC/console nomade lancé par le Steam Deck et mise sur une fiche technique solide ainsi que sur sa polyvalence. Sur le papier, nous avons le terminal gaming ultime, mais le constructeur transforme-t-il l’essai ?
-
Rakuten429€
-
Cdiscount549€
-
Darty579€
-
Fnac599€
-
Amazon599€
-
Boulanger599.99€
-
RueDuCommerce645€
Avec le Steam Deck, Valve a lancé un nouveau format pour les joueurs nomades : celui du PC transformé en console portable. Plusieurs constructeurs se sont engouffrés dans la brèche depuis et c’est au tour d’Asus de livrer sa copie : la ROG Ally.
La ROG Ally reprend le format de la machine de Valve avec un objectif simple : faire mieux, et ce sur tous les points. Meilleur écran, processeur plus performant et confort supérieur, Asus veut frapper fort pour séduire les joueurs. Cerise sur le gâteau, elle tourne sur Windows 11, et non sur un OS propriétaire. Elle n’est donc pas cantonnée aux jeux Steam uniquement.
La ROG Ally a toutes les cartes en main pour être la machine de jeu ultime, celle qui fait rêver dans les chaumières, mais encore faut-il séduire dans l’usage. Qu’en est-il de la puissance réelle du produit ? De son autonomie ? De son ergonomie ou encore de son écran ? De nombreuses questions auxquelles nous allons devoir répondre dans ce test.
Prix et disponibilité
La ROG Ally est disponible depuis le 13 juin dernier.
La console est vendue au prix de 799 euros dans sa configuration la plus élevée, donc avec un processeur Z1 Extreme. Quand on regarde la fiche technique, ce tarif est cohérent, oserait-on dire raisonnable. Toutefois, il faut être réaliste : c'est cher, très cher pour une console. Une autre version de la ROG, avec un processeur Ryzen Z1 classique, est aussi vendue un peu moins cher, puisqu'elle est affichée à 699 euros. Ces prix ne comptent pas les différentes remises promises par Asus.
Une fiche technique qui donne envie
Côté technique, Asus veut proposer la console portable la plus performante du marché. Elle embarque un grand écran IPS LCD de 7 pouces d’une définition de 1920 x 1080 pixels et d’un taux de rafraîchissement de 120 Hz.
Asus ROG Ally | |
---|---|
Écran | Tactile IPS LCD, 7 pouces 1920 × 1080 px, 120 Hz |
Processeur | AMD Ryzen Z1 Extreme Zen 4 |
Mémoire extensible | Oui |
Mémoire interne | 512 Go eMMC / SSD |
Quantité de mémoire vive | 16 Go |
Architecture graphique | RDNA 3 |
Système d'exploitation | Windows 11 |
Batterie | 45 Wh |
Dimensions | 280 x 111 x 21,2 mm |
Poids | 608 grammes |
Prix | 799 € |
A l’intérieur, nous trouvons un processeur custom AMD Ryzen Z1 Extreme gravé en 4 nm (architecture Zen 4, RDNA 3, 8 cœurs et 16 threads) avec 16 Go de RAM et 512 Go de stockage SSD M2-2230. Théoriquement, nous avons un produit deux fois plus puissant que le Steam Deck. La version Z1, commercialisée quelques mois après la sortie initiale, dispose d'un processeur AMD Ryzen Z1 classique (gravé en 5 nm), est un poil moins performante, mais toujours au-dessus de la machine de Valve. Côté autonomie, Asus propose une batterie de 45 Wh. A l’intérieur de la boîte est fourni un chargeur de 65 Watts. Une belle bête.
Le test vidéo complet de l'Asus Rog Ally :
Un design passe-partout qui mise sur le confort
Asus le réinvente pas la roue avec la ROG Ally. Elle reprend un format déjà bien éculé dans le milieu du jeu vidéo portable : un écran central entouré de boutons. Cela fait des décennies que la recette marche, du Game and Watch en passant par la Game Gear jusqu’à la Switch ou le Steam Deck. On joue donc la sécurité.
La machine adopte des dimensions de 280 x 111 x 21,2 mm et pèse 608 grammes. Cela la rend bien plus imposante que la Switch en comparaison (200 grammes de plus) mais moins que le Steam Deck (668 grammes). Cette lourdeur n’est pas handicapante en jouant les coudes posés sur une table ou sur les genoux, donc dans une position naturelle. Il est en effet rare de jouer la machine portée à bout de bras.
A noter qu’aucune sacoche de transport n’est fournie avec l’Ally, comme c’est le cas avec le Steam Deck. Un petit peu dommage pour une machine qui est par définition portable, surtout à ce prix. Pour en bénéficier, il faudra l’acheter à part sur le site du constructeur.
Asus mise sur une coque blanche en plastique afin de donner une identité visuelle à sa machine. Soignée, elle s'avère agréable au toucher grâce à sa texture granuleuse. On apprécie les petits renflements qui viennent se loger parfaitement dans les paumes et qui garantissent une bonne prise. En main, la console se montre confortable, même après plusieurs heures de jeu. Pour notre part, nous n’avons pas eu ces petites fourmis dans les doigts après une longue session, comme ça peut arriver sur la Switch. Du beau travail. Cerise sur le gâteau, l’Ally dispose de vibrations.
Pour les boutons, Asus reprend un schéma connu et apprécié par la quasi-totalité des joueurs PC : celui de la manette Xbox. Nous avons donc ces sticks asymétriques, efficaces quoiqu’un peu sensibles (il est possible de régler la zone morte dans le logiciel Armoury Crate) ainsi que les boutons de façade ABXY (remappables au besoin). Ces derniers apportent le même feeling que ceux de la manette de Microsoft, mais peuvent se montrer perturbants au début, puisque leur couleur ne sont pas les mêmes. Une décision un peu curieuse à laquelle il faut s’habituer…
Les gâchettes, quant à elles, sont correctes, sans pour autant être incroyables. Si on apprécie leur texture crantée, on aurait aimé un peu plus de profondeur et de résistance. On note également la présence deux boutons à l’arrière. Très discrets mais facilement accessibles, ils sont bien utiles dans les jeux nécessitant plus de commandes, comme les MMO. On pense à FF14 ou TESO. Oubliez WoW en revanche, il n’y a pas de contrôle à la manette (oui, on a essayé).
Autour de l’écran, on remarque quatre petits boutons blancs, très discrets. Les supérieurs font office de boutons Start et Select tandis que les deux autres servent à accéder au menu d’Armoury Crate SE, le logiciel qui permet de naviguer dans la machine. Celui de droite nous amène dans le menu principal tandis que celui de gauche ouvre un menu contextuel très pratique, on y reviendra. Il faut le dire, il faut un peu de temps pour apprivoiser ces boutons. Souvent, on s’emmêle les pinceaux et on ne sait plus trop lequel sert à quoi. Un éceuil qui disparaît après plusieurs jours.
Contrairement au Steam Deck, la ROG Ally ne dispose pas de pavé tactile en façade. Un choix expliqué par la volonté de réduire la taille de la machine, mais aussi par la présence de l’écran tactile. Cependant, ils n’auraient pas été de trop sur des jeux nécessitant une souris (le stick remplissant cet office sur l’Ally), puisqu’ils ont montré leur efficacité sur la console de Valve. Cela limite légèrement le champ d’action de la console et rend la navigation difficile dans les jeux de gestion ou les RTS.
On remarque que les sticks sont entourés de petits cercles de LEDs. Nous sommes sur un produit gamer, signé Asus qui plus est : les LEDs sont quasi-obligatoires. Elles sont entièrement personnalisables via le logiciel embarqué.
Si l’utilisateur le souhaite, il peut choisir une lumière fixe, mettre des effets, des cycles de couleurs ou synchroniser les LEDs avec les nuances affichées à l’écran. Ces lumières sont sympathiques mais peuvent être un peu pénibles en jouant dans la pénombre. Il est heureusement tout à fait possible de les désactiver totalement. Une fonctionnalité qui apporte de la personnalité au design, mais qui est un peu gadget.
A l’arrière de la machine, on retrouve un capot gravé avec des lignes agressives, pour bien nous faire comprendre qu’on affaire à un produit g@m3r. On apprécie beaucoup le travail fait sur le design, notamment avec cette ligne en aluminium du plus bel effet qui traverse la console en diagonale, mais aussi avec les grilles d’aérations. L’une d’elle prend la forme du logo de la gamme. Malin. Nous reviendrons sur leur efficacité dans la partie dédiée aux performances.
Sur la tranche supérieure, on retrouve d'autres aérations, la connectique ainsi que les boutons physiques. Nous avons une touche pour le volume ainsi qu’un bouton d’allumage. Ce dernier est intéressant. Premièrement, il fonctionne comme un bouton de console classique. C’est-à-dire qu’un appui met l’Ally en veille et un appui long l’éteint. Bien que le produit soit sur Windows 11, il n’y a pas besoin de passer par le traditionnel menu démarrer pour la mettre hors tension. Deuxièmement, il dispose d’un capteur d’empreintes qui fonctionne via Windows Hello. Pratique pour protéger votre machine ou la partager entre deux comptes.
Concernant la connectique, Asus est allé au plus simple. Nous avons déjà un énorme port propriétaire dédié au ROG XG Mobile. Il s’agit d’une carte graphique externe que nous avions déjà utilisé pour notre test du ROG Flow Z 13. Il donne la possibilité de transformer votre Ally en machine de guerre avec une « vraie » carte graphique et une connectique plus complète. A l’intérieur de ce port massif se cache un petit port Thunderbolt 4, conçu pour la charge ou la connexion de périphérique. Bien placé, il permet de recharger sa machine sans gêner le joueur. On retrouve enfin un port Jack 3.5 mm, toujours utile, ainsi qu’un lecteur de carte micro SD. La ROG Ally ne disposant que d’un SSD de 512 Go et ne pouvant être ouverte, ajouter une microSD a du sens. Une connectique complète, donc, même si nous aurions peut-être aimé un port HDMI afin de la brancher plus facilement à un écran externe, à l’image de la Switch. Ou pourquoi pas un dock ? Pour cet usage, il faudra passer par un connecteur tiers.
Niveau design, Asus s’en sort donc haut la main en offrant une console certes classique, mais efficace. En reprenant ce qui se fait de mieux ailleurs, le constructeur propose un produit maîtrisé et agréable à utiliser. Un élément ô combien important pour une console de jeu amenée à être manipulée des heures et des heures durant. Du très beau travail.
A lire aussi – Test Nintendo Switch OLED : la nouvelle reine des consoles portables
Un écran de très bonne facture
On aurait pu penser qu’Asus fasse le choix d’une dalle OLED pour sa console portable. Le constructeur mise en effet énormément sur cette technologie ces derniers temps. Mais pour baisser les coûts, il a fait le choix d’une dalle IPS LCD plus classique. Nous avons un écran de 7 pouces d’une définition de 1920 x 1080 pixels qui dispose d’un taux de rafraîchissement de 120 Hz (absolu). Un sacré atout quand on compare l’Ally au Steam Deck, doté d’une dalle 720p 60 Hz.
Nous avons évidemment analysé l’écran à l’aide de notre sonde et les résultats obtenus sont bons. Nous avons mesuré un contraste maximal de 1200 :1, ce qui garantit une lisibilité correcte des nuances de gris. C'est acceptable pour les jeux un peu sombres, comme les FPS ou les titres d’horreur. La luminosité maximale est elle de 600 cd/m², ce qui est très correct. De ce fait, il est possible de jouer sereinement à l’extérieur, même si c’est un peu difficile par jour de grand soleil, avouons-le.
En ce qui concerne les couleurs, le constructeur livre également de bons résultats. Via le logiciel embarqué Armoury Crate, il est possible de choisir le profil de couleur le plus adapté à vos besoins. Le profil par défaut offre déjà un affichage très correct, avec un Delta E moyen à 2,3 (en dessous de 3 étant très bon) ainsi qu’une température à 7100K, soit au-dessus des 6500K de la norme vidéo. Concrètement, cela signifie que l’écran tire légèrement vers le bleu sur un affichage blanc, mais rien de dramatique. Fort heureusement, baisser la température de quelques crans via la barre dédiée règle ce « souci ».
Les autres profils d’écran sont tous parfaitement adaptés à l’usage promis et arrivent à se différencier les uns des autres. Par exemple, le mode RPG baisse drastiquement la température afin de limiter la fatigue visuelle. Malin pour des jeux où on est amenés à y passer des heures. Le mode FPS met le contraste au maximum et accentue les couleurs primaires pour leur donner plus d’impact (Delta E à 4). Le mode scène, pour sa part, augmente la luminosité au max et sature les couleurs pour une image plus vibrante. Il existe huit modes au total, tous bien pensés. Une habitude chez Asus et un atout supplémentaire pour l’utilisateur. Bref, la marque nous livre un bel écran, bien calibré. Le vrai point fort de cette console portable.
Concernant le son, c’est encore une bonne copie que rend Asus. L’Ally dispose de deux haut-parleurs situés en façade. Puissants, ils offrent un son équilibré ainsi qu’une stéréo très maîtrisée, ce qui est important pour le jeu vidéo. On pourrait regretter une certaine distorsion à haut volume, mais rien qui pourrait entacher l’expérience, le son n’étant que très rarement mis à fond. Du beau travail.
Un processeur qui permet de jouer dans de bonnes conditions
Il est maintenant temps de s’attaquer à un gros morceau de ce test : la partie performances. Car oui, une console dédiée au jeu vidéo se doit d’en avoir sous le capot. La marque propose deux variantes de sa machine. La première, la plus puissante, est équipée d'un processeur AMD Ryzen Z1 Extreme gravé en 4 nm (architecture Zen 4, RDNA 3, 8 cœurs et 16 threads), tandis que la deuxième accueille un AMD Ryzen Z1 classique, gravé en 5 nm (6 coeurs, 12 threads) environ 20% moins puissant. Le tout est épaulé par 16 Go de RAM et 512 Go de stockage SSD M2-2230. On le rappelle, cette mémoire est extensible via microSD.
Sur une telle machine, ça pas vraiment de sens de lancer des benchmarks « classiques », c’est pourquoi nous passerons directement à la partie jeu. La promesse d’Asus est de pouvoir jouer à de gros AAA dans de bonnes conditions, c’est-à-dire en 1080p et 30 images par seconde au minimum. Du moins sur le modèle Extreme. Le modèle Z1 cherche plus à séduire les adeptes de jeux indés moins gourmands.
Commençons par tester le modèle supérieur, avec le processeur Z1 Extreme. En 1080p et en réglant les jeux en moyen (FSR activé, ray-tracing évidemment retiré) nous avons des résultats très corrects. La quasi-totalité de notre panel dépasse ainsi les 30 images par seconde. La grosse surprise vient même de Forza Horizon 5, qui dépasse les 60 images par seconde. Le seul mauvais élève se nomme Baldur's Gate 3, un sacré client niveau ressources. En 1080p, il est à peine jouable.
Sur un écran de 7 pouces, il n’est pas absurde de se mettre en 720p pour gagner en performances, la différence étant presque imperceptible. Dans ces conditions (mêmes réglages techniques), nous explosons les 60 images par seconde sur deux jeux de notre panel, tandis que les autres dépassent les 40 i/s, ce qui est trèc confortable. Même Baldur's Gate 3 est appréciable à plus de 30 images pas seconde. L'aventure dans les Royaumes Oubliés est donc possible en mode portable.
Sur le modèle Z1, les performances sont forcément moindres. Comme attendu, on note une déperdition d'environ 20% en termes de puissance. En 1080p, seuls Death Stranding, Forza Horizon et Spider-Man Miles Morales atteignent les 30 images par seconde. Certains jeux, comme Dead Space ou Baldur's Gate 3, sont tout bonnement injouables.
Le constat est logiquement un peu meilleur en 720p, même si nous restons sur une machine modeste. Néanmoins, même en baissant les exigeances graphiques, les deux petits gourmands de notre panel restent injouables, en-dessous du strict minimum fixé à 30 i/s. De fait, le modèle Z1 montre rapidement ses limites.
Notons que tous ces tests ont été effectués en mode Turbo, soit le plus énergivore. En mode performance, il faut compter une perdition à hauteur de 15%, et 30% pour le mode silencieux, le plus économe. C'est logique. Les utilisateurs les plus avertis pourront passer par un mode manuel afin de régler tous les aspects comme la consommation du CPU ou la vitesse des ventilateurs.
Concernant la gestion de la chauffe, Asus nous a toujours habitué à livrer des produits maîtrisés et l’Ally ne fait pas exception à la règle. Sur ce point, les deux modèles sont similaires. En jeu (ici sur Forza pour notre stress test), le processeur atteint les 85 degrés. C’est beaucoup. Fort heureusement, le dégagement de chaleur se montre extrêmement efficace. L’air frais est aspiré par les deux grilles à l’arrière (deux ventilateurs) et l'air chaud expulsé via les grilles sur la tranche supérieure (qui n’excèdent pas les 55 degrés). Ainsi, le souffle ne vient pas du tout gêner l’utilisateur. Plus encore, le châssis ne chauffe pas au niveau des poignées, ce qui signifie que même en plein jeu, on ne prend pas conscience de la chaleur dégagée. Du beau travail.
Malgré un tel dégagement de chaleur, l’Ally réussit l’exploit de se montrer relativement silencieuse lorsqu’elle est mise à l’épreuve. Nous avons mesuré une nuisance de 41 décibels. C’est peu pour une machine gaming et équivalent à celle de la Switch OLED. Il faut vraiment être dans une pièce sans bruit pour entendre les ventilateurs travailler. En mode silencieux, Asus tient sa promesse avec un souffle inaudible.
En résumé, Asus a appliqué toutes ses compétences techniques sur ce produit et cela se sent. En résulte une machine techniquement très aboutie et puissante pour son format.
Une partie logicielle un peu pataude malgré un Armoury Crate bien pensé
Techniquement, la machine d’Asus tient ses promesses, mais c’est un peu plus compliqué pour la partie logicielle. L’Ally est un PC déguisé, il tourne donc sur Windows 11. Si la marque taïwanaise a tenté d’habiller tout ça avec sa surcouche Armoury Crate SE, cela reste encore un peu bancal.
Lors de la première installation, il faut en effet configurer Windows 11 comme si l’Ally était un PC classique, le tout en se servant du tactile de l’écran. Une fois fait, Asus installe sa surcouche, interface plus adaptée au format. Toutefois, cela reste un logiciel lancé sur l’OS de Microsoft et il faudra souvent passer par le bureau pour régler quelques détails. Vous souhaitez installer un lanceur, comme GOG Galaxy ou encore Battle Net ? Il faudra passer par ce biais. Plus encore, le bureau Windows 11 s’affiche brièvement à chaque démarrage ou à chaque changement de lanceur. S’il est facile d’y faire abstraction, cela donne l’impression d’une surcouche un peu pataude.
La page d’accueil d’Armoury Crate SE est simple et efficace, listant les plateformes ou les jeux installés. En lançant un jeu Steam, par exemple, le lanceur laisse sa place à celui de Valve. Même chose pour les autres, ce qui contribue à cette impression de lourdeur. Comparé au logiciel du Steam Deck (qui lui est sous Linux), celui d’Asus fait quand même figure d’usine à gaz. Dommage. Ce ne sont pas les mises à jour successives du firmware qui ont réglé ce souci, malheureusement.
Il faut saluer le fait qu'il y a vraiment eu des efforts de fait de la part d’Asus en termes de navigation. Armoury Crate SE, en plus de lancer les jeux, permet de régler tout un tas de fonctionnalités clés, comme les profils d’écran, les LEDs ou encore le mode de performance via une interface claire basée sur des tuiles. Afin d’accéder à Armoury Crate SE à tout moment, il suffit d’appuyer sur le bouton dédié situé en-dessous de la touche Start.
En dessous de la touche Select (ou assimilée) on remarque un autre bouton. Il permet d’accéder à un menu déroulant qui se superpose à toute activité et ce sans l’interrompre. Ce « Centre de Commande » permet d’ajuster en un clic le mode de contrôle (souris ou manette), le mode de performance, la fréquence de rafraîchissement, la résolution et donne même la possibilité de prendre des screenshots facilement. Très pratique, surtout qu’il est entièrement personnalisable, l’utilisateur pouvant choisir les commandes affichées. Un système qui ressemble au menu contextuel d'Android.
Asus offre donc une interface correcte, mais la console reste handicapée par la lourdeur de Windows 11 qui tourne derrière. Un peu dommage, puisque tout cela ne rend pas la machine très « user-friendly » comme peut l’être le Steam Deck ou même la Switch.
L’autonomie, le gros point faible de l’Ally
La ROG Ally est une console portable, et qui dit console portable dit console qu’on peut emmener partout. Un usage pas vraiment poussé par Asus qui évoque plus une machine domestique, un produit d’appoint fait pour jouer chez soi. Cela se sent dans la partie autonomie.
L’Ally est dotée d’une batterie de 40 Wh. En jeu (en 1080p et en mode turbo), la console ne tient qu'à peine une heure et demie avant de s’éteindre. C’est peu ! En se mettant sur le mode performance, on peut espérer tenir deux heures, mais cela reste encore une fois peu pour une machine portable. Une déception. C'est presque deux fois moins que le Steam Deck dans les mêmes modes de consommation. Pour en profiter de longues heures durant, il faudra la brancher.
Un chargeur de 65 Watts est fourni avec la console. Pas plus gros que celui d’un smartphone, il peut se transporter partout. Nous avons mesuré une charge de 0 à 100% de l’Ally en un petit peu plus d’une heure. C’est bien, mais cela peine à compenser l’autonomie famélique.
L’Ally dans la vie de tous les jours, qu’est-ce que ça donne ?
Nous avons jusqu’alors beaucoup parlé performances, autonomie, écran… mais qu’en est-il de l’utilisation en elle-même ? La technique ne fait pas tout, sinon la Switch serait une mauvaise console. Sur ce point, l’Ally arrive à convaincre, mais pas à séduire totalement.
L’Ally est une console domestique. L’autonomie n’aidant pas et aucune sacoche de transport n’étant fournie par défaut, on a plus tendance à l’utiliser chez soi. Elle représente en réalité un complément idéal au PC. Vous avez passé toute votre journée assis devant un bureau ? Prenez la ROG Ally pour jouer dans le lit ou dans le canapé. La télé est prise ? La ROG Ally est là pour vous divertir. Un besoin naturel ? La ROG Ally.
Il n’est pas absurde de jouer à son Ally uniquement à la maison, constamment branchée. Pour notre part, nous avons trouvé l’utilisation « lit » très pertinente. Une machine idéale pour ceux qui n’ont plus la force de passer des soirées entières sur leur PC. En voyage, le jeu est un peu plus compliqué à cause de l’autonomie. Il faudra veiller à avoir une prise non loin ou seulement deux heures à tuer grand max.
En réalité, le premier contact avec l’Ally a été un peu rude de notre côté. Nous n’avons pas été immédiatement séduit, ne serait-ce que pour cette histoire d’autonomie ou de logiciel. Mais après plusieurs jours, elle a su nous apprivoiser et nous avons fini par l’apprécier. Se faire une partie sur la machine après une rude journée de travail est agréable.
Le fait que la console tourne directement sur Windows 11 contribue à rendre la partie logicielle un peu lourde, mais paradoxalement c'est aussi sa plus grande force. Avec l'Ally, les jeux des autres lanceurs s'offrent à vous. Quel plaisir de ne plus être limité à Steam uniquement et de profiter du Game Pass ou des jeux Battle Net. Asus mise beaucoup sur cet aspect, puisque 3 mois d'abonnement Game Pass sont offerts à l'achat.
A lire aussi – Test Asus Zenbook S 13 OLED 2023 : un bijou imparfait
Nous avons pu utiliser les deux modèles de ROG Ally pendant un temps donné. Si le modèle Z1 Extreme s'est montré très satisfaisant, nous devons avouer que nous avons un peu du mal à voir l'intérêt du modèle Z1. Vendu seulement 100 euros moins cher, il se montre beaucoup trop peu puissant pour vraiment convaincre. Certes, il suffira à ceux qui veulent jouer à des petits jeux indés ou avec des graphismes au minimum, mais pour 699 euros, on ne voit pas trop bien quel public est visé ici. Mieux vaut donc se tourner vers le modèle haut de gamme, plus pertinent et pas beaucoup plus onéreux.
Reste la question du prix de ce modèle. 800 euros, cela fait tout de même cher pour une machine plus pensée pour la maison que pour le voyage. Asus se risque sur un segment déjà bien occupé. Par le Steam Deck d’abord, certes moins puissants mais un peu plus autonome et moins cher, et par la Switch ensuite. Même si elle ne partage pas le même catalogue et ambition technique, elle vise le même marché.
Pour finir ce test, on peut se poser la question qui tue : à qui s’adresse cette machine ? Ça dépend de ce que l’utilisateur recherche, en réalité. S’il veut un terminal pour jouer à ses jeux PC préférés en portable chez lui et qu’il ne craint pas de casser sa tirelire, l’Ally est faite pour lui. S’il veut une console ultra-nomade, il peut passer son chemin. Un produit de bonne facture, donc, mais qui ne signe pas la révolution attendue.
Techniquement, la ROG Ally est une réussite. Asus livre un produit très abouti, que ce soit au niveau du design, de l’écran ou encore de la puissance. Mais il en faut plus pour en faire une excellente console portable. Il lui manque ce « petit truc » en plus qu’elle aurait pu avoir avec une interface moins lourde et surtout une autonomie plus solide. En résulte un produit maîtrisé, agréable à utiliser mais pas indispensable, surtout au prix de 800 euros. L’Ally est une machine convaincante, mais pas forcément séduisante.
- Design très réussi
- Manette confortable, même après de longues sessions
- Ecran de très bonne facture
- Partie audio réussie
- Assez puissant pour jouer à de gros jeux dans de bonnes conditions
- Parfois pas très user-friendly
- Pas de sacoche de transport fournie
- L’autonomie catastrophique
- Le prix, quand même élevé pour une console
- Un dock n’aurait pas été de trop